Habitat-groupe-personnes-agees - Habiter-Autrement
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Chapitre 3 Les motivations à habiter en habitat groupé<br />
De multiples motivations nous ont été rapportées, que nous essayons de sérier ci-dessous.<br />
Certaines sont des motivations positives pour l’habitat groupé, tandis que d’autres sont des<br />
raisons qui poussent à quitter son logement d’origine et qui, n’étant pas spécialement dirigées<br />
vers l’habitat groupé, y mènent pour d’autres raisons.<br />
Section 1<br />
Les motivations positives<br />
1.1 Rompre la solitude<br />
Rompre la solitude et l’isolement est l’une des causes majeures du choix d’habiter en habitat<br />
groupé. Font partie de ce <strong>groupe</strong> des habitants qui, suite au décès de leur conjoint (il s’agit<br />
principalement de veuves) et à l’envol de leurs enfants, se retrouvent seuls et isolés dans une<br />
grande habitation. Ils et elles souffrent cruellement de solitude et cherchent à la rompre.<br />
Madame O connaissait Abbeyfield depuis 1995, c’est sa fille qui lui en avait parlé. Au départ,<br />
elle s’était investie dans Abbeyfield Belgium avec son mari, puis celui-ci est décédé en 1999.<br />
Quelques années plus tard, la solitude lui pesait énormément et elle a souhaité quitter sa<br />
maison.<br />
« J’ai énormément perdu à la mort de mon mari. Je n’avais plus de fonction sociale,<br />
plus personne de qui m’occuper, la vie n’avait plus d’intérêt. Je n’ai jamais eu<br />
beaucoup de loisirs collectifs, je faisais plutôt des choses seules. Je me sentais prête<br />
pour le home, j’ai rangé ses papiers, par ordre alphabétique, et le premier sur lequel je<br />
suis tombée, c’était les coordonnées d’Abbeyfield. Je ne sais pas comment ça avait pu<br />
m’échapper ! Je n’aimais pas l’idée d’aller dans un home mais je ne voyais pas où<br />
d’autre j’aurais pu aller. La solitude me pesait trop: je devais sortir de chez moi pour<br />
parler à quelqu’un, ça me semblait très dégradant. J’avais envie d’être en <strong>groupe</strong>, de<br />
rencontrer des gens, de manger ensemble, d’avoir de nouvelles responsabilités. »<br />
(Interview de madame O., Entre Voisins)<br />
1.2 Se sentir en sécurité<br />
Nous remarquons qu’un ennui de santé ou la peur d’avoir un problème aigu de santé (une<br />
attaque, une chute, etc.), conjugué(e) au fait de vivre seul, peut constituer le déclic d’une<br />
recherche d’un nouveau lieu de vie. Le candidat espère trouver dans l’habitat groupé un<br />
entourage prêt à le secourir en cas de besoin. Par exemple, madame M. vivait à l’étranger.<br />
Seule dans sa grande maison, elle a eu une grosse angine avec complication respiratoire. Elle<br />
était seule et étouffait ! Elle a voulu revenir près de ses enfants et vivre dans un lieu où elle<br />
pourrait être secourue.<br />
Sous l’expression « se sentir en sécurité », on trouve aussi des habitants qui ont choisi<br />
d’entrer dans l’habitat pour des raisons d’insécurité physique: par peur de l’agression dans des<br />
quartiers « peu ouverts » ou fréquentés par de nouvelles populations « inconnues ». Nous en<br />
avons vu un exemple au Jardin du Béguinage.<br />
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