BILaN DE PaRCouRS 1 - Editions Bréal
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tion, sans être guidé par l’auteur. Le lecteur éprouve à<br />
la fois de la compassion pour l’enfant et de la colère<br />
contre le bourreau.<br />
• Texte 3. L’auteur pardonne au camelot parce qu’ils sont<br />
« frères en la mort », ils sont tous deux humains. Les<br />
différents effets de répétition marquent la difficulté de<br />
formuler le pardon, qui n’est pas immédiat, et le désir<br />
de persuader le lecteur tout en se persuadant soi.<br />
• Texte 4. L’écrivain justifie son amour pour sa patrie<br />
d’adoption par son amour pour la langue française, la<br />
langue de la raison. Il emploie plusieurs procédés de<br />
l’éloge :<br />
- apostrophe directe à la France<br />
- personnification de la France<br />
- « ô » lyrique<br />
- rythme binaire récurrent.<br />
• Texte 5. Voir lecture analytique, p. 90.<br />
• Texte 6. L’auteur s’adresse à tous les lecteurs, y compris<br />
les antisémites. Le texte met en scène symboliquement<br />
le double pouvoir des mots, à la fois destructeurs (ce<br />
sont les mots écrits sur le mur qui blessent l’enfant) et<br />
réparateurs (c’est par l’écriture que l’auteur trouve la<br />
voie du pardon).<br />
• Texte 7. Le narrateur récapitule les traumatismes qu’il<br />
a subis. Il les présente comme mineurs au regard des<br />
camps de concentration mais il établit une chaîne de<br />
causes à effets entre les actes d’antisémitisme ordinaires<br />
et l’organisation de la solution finale. Il met donc en<br />
parallèle une expérience personnelle et un des épisodes<br />
majeurs de l’Histoire du XX e siècle. De plus, il formule<br />
une réflexion générale sur la honte.<br />
• Texte 8. Cohen répète tous les termes qui appartiennent<br />
au champ lexical de la mortalité humaine, ce qui donne<br />
une dimension tragique, voire religieuse, à son propos<br />
puisque les trois religions du livre insistent sur la<br />
précarité de la vie humaine. Le recours à l’apostrophe<br />
donne à ses mots l’accent d’une homélie et d’une prière<br />
adressées à tous les hommes. Pour que les hommes<br />
prennent conscience du lien indéfectible que représente<br />
l’égalité devant la mort et la souffrance de l’agonie,<br />
il s’adresse indirectement aux institutions responsables<br />
(lignes 38-40) : l’Église catholique qui a inventé<br />
l’Inquisition, les États qui ont encouragé les pogromes<br />
et bien sûr l’État allemand dans sa responsabilité collective.<br />
Vers la problématique<br />
Le récit d’un « souvenir d’enfance juive », récit autobiographique<br />
et personnel, devient une apostrophe adressée<br />
à tous les hommes. En effet Cohen ne recule pas devant<br />
le récit qui l’amène à revivre la violence de l’épisode, qu’il<br />
fait éprouver au lecteur. Mais le recul de l’analyse l’amène<br />
à resituer l’épisode dans l’Histoire, et en particulier dans<br />
l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. De plus, l’analyse<br />
l’amène à réfléchir au pardon. En effet, on ne peut justifier<br />
ou minimiser un acte antisémite, mais on peut admettre<br />
qu’il a été commis par un humain. Or, les humains sont<br />
tous « frères en la mort ». C’est au nom de ce dénominateur<br />
que l’on peut formuler le pardon.<br />
Texte Analyse<br />
(A) ou<br />
Récit (R) ?<br />
Position de l’écrivain<br />
1 A Affirmation d’un pacte d’écriture : le narrateur fait confiance<br />
à sa « plume d’or » pour donner sens à un souvenir<br />
Réactions provoquées chez le lecteur<br />
Curiosité<br />
2 R Sentiment de honte de l’adulte par rapport à la lâcheté de l’enfant<br />
qui a essayé d’acheter par un sourire la pitié du bourreau<br />
3 A Surgissement d’un sentiment de « pitié » de la part du narrateur<br />
adulte ouvert au pardon envers le camelot enfermé dans<br />
le déterminisme de la condition humaine<br />
4 R/A Ironie de l’adulte à l’égard de lui-même car il est au fond resté<br />
cet enfant naïf, admirateur de la France mythique de ses rêves.<br />
Émotion, identification à la détresse de<br />
l’enfant, colère à l’égard du camelot, identification<br />
à la honte de l’adulte par rapport<br />
à l’enfant qu’il a été.<br />
Distanciation réflexive par rapport aux<br />
émotions suscitées par le récit.<br />
Adhésion à la thèse esquissée par l’auteur<br />
ou refus.<br />
Entre distance ironique et sympathie<br />
5 R/A Réorganisation par l’adulte, sur le mode de la démarche autobiographique<br />
de Rousseau, de toute son existence et de son<br />
parcours d’écrivain à partir de cette « chute » de cette sortie<br />
du paradis perdu<br />
6 R De la honte et de la douleur de l’enfant à la prise à témoin des<br />
« générations chrétiennes » auquel l’adulte lègue l’horreur du<br />
traumatisme en vue de lui donner du sens<br />
7 R/A Du sentiment de la malédiction vécue par un enfant et sa<br />
famille à la prise de conscience de la malédiction humaine<br />
Colère et compassion<br />
Colère et compassion<br />
Compassion<br />
96 • Chapitre 4 - La question de l’homme dans les genres de l’argumentation du xvi e siècle à nos jours