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BILaN DE PaRCouRS 1 - Editions Bréal

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Bilans de parcours chapitre 4<br />

BILan <strong>DE</strong> paRCouRS 1<br />

Manuel de l’élève pp. 206-207<br />

1. Lexique<br />

a. Désigner l’autre<br />

La perception et la désignation de l’autre varient d’un<br />

texte à l’autre :<br />

1/ soit le regard est bienveillant et la qualification de<br />

l’autre est sinon laudative du moins objective : on essaie de<br />

regarder et de comprendre l’autre.<br />

2/ Soit le regard est méprisant et dépréciatif : l’autre<br />

est alors perçu comme une menace, comme l’« étranger »<br />

(sens étymologique).<br />

Il est celui dont il faut se méfier et même qu’il faut parfois<br />

exploiter au nom d’une prétendue supériorité culturelle.<br />

Dans les deux cas, il peut être intéressant de compléter<br />

le parcours par une initiation à la notion d’ethnocentrisme<br />

et de lire aux élèves des extraits de Race et Histoire de<br />

Claude Levi-Stauss afin d’éviter toute lecture réductrice de<br />

la citation fameuse : « Le barbare, c’est celui qui croit à la<br />

barbarie. »<br />

Ces perceptions radicalement antagonistes révèlent<br />

deux représentations opposées par rapport à la question de<br />

l’altérité :<br />

1/ l’ouverture au monde (caractéristique de l’époque<br />

humaniste ou du siècle des Lumières) qui manifeste une<br />

volonté de s’ouvrir à l’autre et manifeste une curiosité pour<br />

les autres civilisations et cultures. Cette attitude conduit à<br />

une réflexion sur la relativité des coutumes et des mœurs.<br />

2/ le repli identitaire : la peur de l’étranger et d’une<br />

contamination par l’autre domine (menace fantasmatique<br />

d’une perte d’une prétendue pureté). Le colonialisme<br />

est l’incarnation même de cette attitude de fermeture à<br />

l’autre : ce dernier n’est pas envisagé en tant qu’homme<br />

mais exploité. Il n’est plus un sujet humain, mais est réifié.<br />

Il faudra bien sûr rappeler aux élèves que la plupart des<br />

textes du parcours sont antérieurs à la déclaration des droits<br />

de l’Homme.<br />

2. Lecture.<br />

• Texte 1.<br />

a. Une clarification s’impose sur le sens à donner à<br />

ce terme : l’humanisme de Montaigne n’est pas celui de<br />

Rabelais, de Ronsard ou de Du Bellay. Héritier des grands<br />

découvreurs des textes de l’Antiquité, il n’en partage pas<br />

totalement l’allégresse. Aristocrate distancié, qui ne maîtrise<br />

que moyennement le grec, il se méfie du pédantisme et<br />

son usage de la citation est essentiellement argumentatif et<br />

critique. Son « humanisme » se situe du côté d’une recherche<br />

de la sagesse et la conquête d’un savoir encyclopédique<br />

l’intéresse peu. Son humanisme est donc à envisager plutôt<br />

dans le sens moderne du terme qui s’esquisse historiquement<br />

tout au long des textes du parcours.<br />

Les traits caractéristiques de l’humanisme de Montaigne<br />

sont :<br />

1. une méthode caractérisée par :<br />

- Le désir de s’émanciper par rapport à la tradition qui<br />

entraîne une authentique curiosité à l’égard de l’autre,<br />

- la recherche de modèles de pensée chez les Anciens<br />

(Platon, Properce) dont l’épicurisme est proche du sien,<br />

- l’apologie de la tolérance (l. 74),<br />

- le recours à l’argument d’expérience : le locuteur se<br />

présente en tant que témoin oculaire.<br />

2. une des premières affirmations en Occident d’un rapport<br />

à l’autre fondé sur le relativisme culturel chez Montaigne<br />

et un souci premier : reconnaître des qualités et des<br />

défauts aux deux cultures :<br />

- les « cannibales ». Leurs qualités sont : la pureté<br />

(état de nature non corrompu), la naïveté, leurs lois justes.<br />

Montaigne déplore en revanche une violence brutale à la<br />

guerre.<br />

- les Occidentaux : violence, guerre idéologique, refus<br />

de la tolérance.<br />

• Texte 2.<br />

a. Le registre ironique se repère à travers l’usage du<br />

conditionnel et de la structure hypothétique initiale ; l’antiphrase<br />

(l. 17 et 22 par exemple), l’exagération, la fausse<br />

logique (question finale du texte).<br />

b. Selon Montesquieu, l’esclavage mérite d’être<br />

condamné car cette exploitation de l’homme se justifie que<br />

par une exigence de profit économique. Le système esclavagiste<br />

repose sur des présupposés idéologiques racistes qui<br />

nient l’humanité de ceux qu’on appelle alors des « nègres »<br />

et incitent au mépris des coutumes et à la haine de l’autre.<br />

• Texte 3.<br />

a. Cette prise de parole par la victime renforce l’effet<br />

pathétique car Voltaire donne la parole au faible.<br />

b. La force de conviction du passage tient au récit vif et<br />

alerte qui rend la dénonciation concrète (cf. lecture analytique,<br />

p. 78)<br />

• Texte 4.<br />

a. Les procédés utilisés sont l’usage du discours direct,<br />

la présentation de l’enfant comme le faible et l’innocent<br />

par excellence : l’axiologie positive de la présentation rend<br />

le texte émouvant, la ponctuation expressive.<br />

b. La mère se dit coupable et responsable de la mort de<br />

son enfant alors que les colons le sont en fait. Elle le donne<br />

à voir dans un effet d’hypotypose. La dénonciation est plus<br />

efficace car la mère est vue comme une victime pitoyable<br />

du colonialisme.<br />

• Texte 5.<br />

a. Associé depuis Rousseau à la représentation d’une<br />

humanité auto-suffisante, heureuse, protégée contre les<br />

appétits de possession et de pouvoir du monde occidental,<br />

Chapitre 4 - La question de l’homme dans les genres de l’argumentation du xvi e siècle à nos jours • 93

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