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BILaN DE PaRCouRS 1 - Editions Bréal

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efrain : « Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre<br />

! », qui donne une dimension morale à la mort et<br />

à la souffrance envisagées dans leur réalité physique à<br />

l’intérieur de chaque strophe.<br />

• Texte 2. Voir lecture analytique, p. 57.<br />

• Texte 3. Si ce sonnet est bien composé de deux quatrains<br />

(rimes embrassées, alternance rimes féminines,<br />

rimes masculines) et d’un sizain (rimes suivies et rimes<br />

embrassées), il n’est pourtant pas tout à fait traditionnel<br />

dans la mesure où l’on n’a pas une opposition entre les<br />

deux quatrains et le sizain (on a même un enjambement<br />

du vers 8 sur le vers 9). Cela met en valeur les quatre<br />

derniers vers, dans lesquels Verlaine expose avec ironie<br />

la manière dont Monsieur Prudhomme considère<br />

les poètes. La forme fixe devient ici le symbole du<br />

conformisme bourgeois. On note l’humour présent dans<br />

le dernier vers, la célèbre pointe du sonnet, qui est ici<br />

consacré aux « pantoufles » de Monsieur Prudhomme,<br />

symboles de la sa bêtise, de son manque d’audace et<br />

d’ouverture aux autres.<br />

• Texte 4. Voir lecture analytique, p. 58.<br />

• Texte 5. La typographie rend compte de manière concrète<br />

de l’écoulement des gouttes d’eau mais elle a aussi le<br />

mérite de rendre la lecture plus difficile et donc d’obliger<br />

le lecteur à lire plus attentivement au lieu de traverser<br />

les mots pour en venir directement au sens. La pluie<br />

symbolise le temps qui passe, la mémoire qui s’efface<br />

et la nostalgie. La disposition des lettres sur le papier<br />

donne sens à cette réflexion sur le temps : les lettres<br />

semblent perdues, unies dans un assemblage fragile<br />

qu’un rien pourrait balayer.<br />

• Texte 6. La poéticité du texte réside en grande partie<br />

dans le principe de répétition inhérent au système du<br />

« démarreur » et dans le refus de construire un sens<br />

cohérent et linéaire. Par ailleurs, le retour de la formule<br />

« je me souviens » permet d’associer des éléments<br />

apparemment incompatibles appartenant à des registres<br />

et à des mondes différents, ce qui crée aussi une forme<br />

de poésie.<br />

Vers la problématique<br />

La poésie donne un sens nouveau aux mots :<br />

- en favorisant des associations nouvelles : elle rapproche<br />

des domaines différents par le biais des images, n’hésite<br />

pas à mêler les différents niveaux de langue…<br />

- en faisant entendre des mots : par les jeux rythmiques,<br />

les assonances, allitérations ou autres…<br />

Le recours aux formes fixes oblige le poète à obéir à des<br />

règles qui peuvent apparaître comme des contraintes mais<br />

qui favorisent des rapprochements inattendus, susceptibles<br />

de surprendre le poète lui-même. De plus, l’emploi d’une<br />

forme fixe inscrit chaque poème dans une histoire et invite<br />

à lire ce poème au regard d’autres poèmes. Ainsi, chaque<br />

sonnet se lit avec la mémoire des autres sonnets : la nouveauté<br />

naît aussi de la confrontation avec une histoire.<br />

3. Synthèse<br />

On peut tirer plusieurs conclusions du tableau ci-dessous<br />

:<br />

Texte<br />

Quelle forme<br />

fixe ?<br />

Quelle contrainte<br />

formelle ?<br />

1 Ballade Trois dizains un<br />

quintil ; un refrain.<br />

2 Sonnet Deux quatrains,<br />

deux sizains ; une<br />

pointe.<br />

Quel<br />

thème ?<br />

Caractère<br />

inéluctable<br />

de la mort<br />

Carpe diem<br />

3 Conserva<br />

tisme de la<br />

bourgeoisie<br />

4 Pantoum 2 e et 4 e vers de<br />

chaque quatrain =<br />

1 er et 3 e vers de la<br />

strophe suivante ;<br />

1 er vers = dernier.<br />

5 Calligramme Forme du poème =<br />

forme de l’objet<br />

6 Poème à<br />

« démar<br />

reur »<br />

Chaque strophe<br />

commence par « Je<br />

me souviens »<br />

Souvenir<br />

Nostalgie<br />

Nostalgie<br />

Quel lien entre le fond et la<br />

forme ?<br />

Refrain donne dimension<br />

pathétique au poème.<br />

Mise en rapport de l’image<br />

de la fleur (quatrains) et<br />

du discours philosophique<br />

(tercets).<br />

Forme ancienne pour classe<br />

sociale conservatrice qui<br />

refuse le changement.<br />

Harmonie musicale pour<br />

un paysage en apparence<br />

harmonieux.<br />

Chaque lettre est comme une<br />

goutte de pluie qui coule le<br />

long d’un support.<br />

Le démarreur appelle le<br />

souvenir.<br />

Quel effet sur le sens du poème ?<br />

Généralisation du propos. On ne<br />

parle plus seulement des pendus<br />

mais des hommes en général, destinés<br />

à mourir.<br />

L’argumentation semble incarner<br />

une forme de sagesse populaire<br />

étayée sur la foi chrétienne<br />

Mise en valeur de la déclaration<br />

dans le dernier vers.<br />

Accentue la dimension satirique (cf.<br />

la pointe).<br />

Contraste entre la forme noble du<br />

sonnet et le prosaïsme du personnage<br />

Fait ressentir le paysage état-d’âme ;<br />

mise en valeur du dernier vers par la<br />

rupture avec la règle.<br />

La fragilité de l’assemblage souligne<br />

la fugacité du temps qui passe.<br />

Répétition introduit notion de durée,<br />

répétition qui lutte contre la fugacité<br />

du temps qui passe.<br />

Chapitre 3 - Écriture poétique et quête du sens • 71

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