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BILaN DE PaRCouRS 1 - Editions Bréal

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Les guerres de religion<br />

La montée du protestantisme<br />

En 1519, Luther, moine allemand, s’insurge contre les<br />

abus de l’Église et crée la religion protestante (Eglise Réformée).<br />

Cette nouvelle religion séduit partout en Europe. En<br />

France, le protestantisme gagne du terrain malgré la répression<br />

organisée par François I er , après l’affaire des Placards<br />

en 1534, et par Henri II, qui met en place toute une législation<br />

anti-protestante.<br />

Les guerres de religion<br />

Les causes<br />

- l’affaiblissement de l’autorité royale. Le premier élément<br />

déclencheur des guerres de religion est l’affaiblissement<br />

de l’autorité royale. En effet quand Henri II meurt<br />

d’un accident en 1559, ses fils sont trop jeunes pour régner.<br />

C’est donc sa femme, Catherine de Médicis, qui assure la<br />

Régence. Elle hésite entre répression et conciliation, menant<br />

une politique qui attise les conflits. De plus, les grandes<br />

familles nobles du pays profitent de cette vacance du pouvoir<br />

pour chercher à affirmer leur puissance : s’opposent<br />

les Montmorency, les Guises (catholiques) et les Bourbons<br />

(protestants).<br />

- le rôle des puissances européennes. De plus, les guerres<br />

de religion répercutent les conflits qui opposent les grandes<br />

puissances européennes en quête d’hégémonie, la France,<br />

l’Angleterre et la très catholique Espagne.<br />

Huit confl its successifs<br />

Les guerres de religion durent de 1562 à 1598 : les<br />

conflits se succèdent, entrecoupés de brèves périodes d’apaisement.<br />

Elles se caractérisent par une violence extrême, qui<br />

se manifeste notamment lors de la Saint-Barthélémy, le 24<br />

août 1572.<br />

Une paix fragile<br />

C’est l’édit de Nantes qui met fin aux guerres de religion.<br />

Il est proclamé par Henri IV. Henri de Navarre, protestant,<br />

a abjuré sa foi à deux reprises et s’est fait catholique<br />

avant de monter sur le trône : « Paris vaut bien une messe ».<br />

Toutefois, cet édit qui accorde la liberté de culte aux protestants<br />

n’apaise pas complètement les tensions. Tout au long<br />

du XVII e siècle, les conflits se poursuivent.<br />

Caractérisation du passage<br />

Cet extrait compte trente-quatre alexandrins. Il constitue<br />

une allégorie de la France déchirée par les guerres civiles,<br />

peinte sous les traits d’une mère déchirée par ses enfants.<br />

Proposition de lecture analytique<br />

I. une Image d’une rare vIolence<br />

La violence du combat décrit est à la fois physique et<br />

morale.<br />

A. Un combat à mort<br />

On peut mettre en évidence les différentes étapes du<br />

combat :<br />

- v. 1-10 : l’attaque du frère aîné : « Le plus fort,<br />

orgueilleux », sujet des verbes d’action : « empoigne »,<br />

« brise », « fait dégât » ; champ lexical du corps : « tétins<br />

nourriciers », « à force de coups / D’ongles, de poings, de<br />

pieds », avec enjambement et énumération. Il s’agit d’un<br />

corps à corps, décrit de manière très concrète.<br />

- v. 11-14 : la riposte du cadet : « Mais son Jacob »<br />

- v. 15-20 : la violence du combat : v. 15 et 16 : anaphore<br />

de « Ni » en début de vers, dissémination du mot « cris »<br />

par l’allitération en [r] et l’assonance en [i] : les vers se font<br />

eux-mêmes « cris » ; v. 18 : assonance en [ou], qui souligne<br />

« courroux », placé à l’hémistiche ; v. 19 : allitération en<br />

[f], qui souligne la progression.<br />

- v. 21-fin : l’accablement de la mère et sa malédiction :<br />

répétition de « douleur » ; récurrence du rythme binaire,<br />

expression du combat (« mi-vivante, mi-morte », « déchirés,<br />

sanglants », « qui vous nourrit et qui vous a porté ») ; v.<br />

30 : allitération en [r] et diérèse sur « ruine », qui souligne<br />

l’imminence de la mort.<br />

On observe ainsi une gradation : violence de plus en<br />

plus grande, qui conduit à la mort de la mère et à l’annonce<br />

de la mort des deux fils.<br />

B. Une famille déchirée<br />

a. Une image maternelle. Le poème s’ouvre sur une<br />

image maternelle qui évoque d’une certaine façon une<br />

vierge à l’enfant. La mère est à la fois celle qui nourrit<br />

(références au lait : « tétins nourriciers », v. 4 ; « doux<br />

lait », v. 8 ; « le lait, le suc de sa poitrine », v. 29 ; « le sein<br />

qui vous nourrit », v. 32) et celle qui protège (« entre ses<br />

bras », v. 2 ; « Elle veut le sauver », v. 27 ; « l’asile de ses<br />

bras », v. 28).<br />

b. Une métamorphose sanglante. Le lait devient du<br />

sang (métamorphose du lait de la vie en sang de la mort) :<br />

« vivez de venin » (allitération en [v], v. 33) ; « Je n’ai plus<br />

que du sang pour votre nourriture » (« sang » mis en valeur<br />

à l’hémistiche, v. 34). Les bras de la mère ne sont plus un<br />

asile mais un « champ » de bataille (v. 14) : « Vous avez,<br />

félons, ensanglanté / Le sein qui vous nourrit et qui vous<br />

a porté » (l’insertion de l’apostrophe retarde le participe<br />

passé, qui se trouve ainsi mis en valeur).<br />

II. une PoésIe engagée<br />

Le premier vers introduit l’allégorie : le portrait de la<br />

mère martyrisée par ses fils est celui de la France, dévastée<br />

par les guerres de religion.<br />

A. Le combat du parti protestant contre les catholiques<br />

a. La culpabilité du frère aîné, incarnation du parti<br />

catholique. Agrippa d’Aubigné désigne clairement le fils<br />

aîné comme le responsable des combat.<br />

Le fils aîné<br />

Termes dépréciatifs<br />

: « orgueilleux »,<br />

« voleur acharné ».<br />

Il a l’initiative du<br />

combat : « il brise le<br />

partage » ; c’est lui<br />

aussi qui commet le<br />

crime final : « Viole »<br />

(mis en valeur en début<br />

de vers).<br />

Le fils cadet<br />

Termes mélioratifs : « juste<br />

colère », « le droit et la juste<br />

querelle ».<br />

Il n’agit que parce qu’il y<br />

est forcé : accumulation de<br />

participes passés qui retarde<br />

l’action (« pressé », « ayant<br />

dompté »), mise en évidence de<br />

« longtemps » par assonance en<br />

nasales.<br />

108 • Chapitre 5 - Vers un espace culturel européen : Renaissance et humanisme

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