BILaN DE PaRCouRS 1 - Editions Bréal
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Bilans de parcours chapitre 5<br />
BILan <strong>DE</strong> paRCouRS 1<br />
Manuel de l’élève pp. 270-271<br />
1. Le lexique<br />
a. Le lexique du grossissement et de l’excès<br />
Cette première partie du travail a pour but de faire réfléchir<br />
les élèves sur les hyperboles et autres procédés d’amplification.<br />
Il fait aussi apparaître l’importance du comique<br />
lié au bas du corps, que Mikhaïl Bakhtine lie à la culture<br />
populaire et au folklore.<br />
b. Des noms propres symboliques<br />
On trouve deux catégories de noms propres dans les<br />
extraits du corpus, soit des noms inventés attribués aux personnages<br />
de fiction (Grandgousier, Gargantua…), soit des<br />
noms inscrits dans la culture greco-latine antique.<br />
Vers la problématique<br />
L’univers gigantal et excessif imaginé par Rabelais met<br />
l’accent sur deux aspects de l’humanisme :<br />
- l’importance de la culture antique (cf. la place qu’elle<br />
prend dans l’éducation du géant, textes 2 et 3).<br />
- l’importance de l’homme, considéré dans tous ses<br />
aspects, moral, intellectuel, mais aussi physique (il ne faut<br />
pas oublier que Rabelais est médecin).<br />
Lecture<br />
• Texte 1. Rabelais s’adresse directement à ses lecteurs<br />
dans ce prologue. Il recourt à la deuxième personne,<br />
« vous », et les qualifie de « bons disciples, et quelques<br />
autres fous oisifs ». Il affirme qu’il faut privilégier la<br />
lecture sérieuse : il recourt à des formules impératives<br />
pour le faire comprendre (« il faut ouvrir le livre », « il<br />
ne faut pas s’y arrêter [aux matières joyeuses que procure<br />
le sens littéral] »).<br />
• Textes 2 et 3. Voir lecture analytique, p. 100.<br />
• Texte 4.Grandgousier oppose un roi qui gouverne pour<br />
ses sujets, dans le respect de l’homme et de Dieu – c’est<br />
son cas et il invite son fils Gargantua à agir de même –<br />
et un roi qui ne gouverne qu’en suivant son « libre arbitre<br />
» et « propre jugement », sans la grâce divine et sans<br />
respect de la vie humaine – c’est le cas de Picrochole.<br />
Grandgousier, qui affirme sa foi et sa culture, incarne la<br />
modération et la fermeté à la fois.<br />
• Texte 5. Le discours de Grandgousier repose sur une double<br />
opposition :<br />
- il oppose les héros de l’antiquité – qui tirent leur<br />
gloire de la conquête de nouveaux territoires – aux rois<br />
chrétiens – qui s’enorgueillissent de bien administrer<br />
leur terre et de protéger leur peuple.<br />
- il oppose, en s’appuyant sur Platon, une guerre justifiée<br />
par une question d’« honneur » à une sédition<br />
qui ne repose que sur des causes superficielles que l’on<br />
pourrait régler autrement que par les armes.<br />
Outre ces références à la culture antique, il propose<br />
à Toucquedillon un exemple de ce qu’est selon lui un<br />
bon gouvernement en faisant preuve de clémence à son<br />
égard.<br />
• Texte 6. Le discours de Gargantua est sujet à polémique.<br />
Il qualifie les moines de « mange-merde », les compare<br />
à des « singe » et surtout il conteste le rôle de la messe.<br />
Elle se réduit pour lui à des sons sans efficacité aucune<br />
auprès de Dieu : les paroles de la messe n’ont pas plus<br />
de sens que le son des cloches. On note une nette évolution<br />
dans le rapport de l’homme à la religion : Gargantua<br />
revendique le droit de tout un chacun de prier avec<br />
ses propres mots, d’entretenir une relation individuelle<br />
avec Dieu et non une relation médiatisée par un moine<br />
oisif et des paroles apprises par cœur.<br />
• Texte 7. Voir lecture analytique, p. 101.<br />
Vers la problématique<br />
Le choix de la fiction et de personnages insolites ajoute<br />
à la célébration par Rabelais de l’idéal humaniste une véritable<br />
force de conviction :<br />
- le gigantisme suscite un rire qui séduit le lecteur, tout<br />
comme le dynamisme des aventures qui arrivent au géant<br />
invite le lecteur à poursuivre la lecture du roman jusqu’au<br />
bout.<br />
- la multiplicité des aventures permet à Rabelais d’aborder<br />
une grande variété de thèmes (religion, éducation, gouvernement)<br />
sans que son œuvre devienne un catalogue<br />
rébarbatif.<br />
- la fiction invite à une lecture dynamique : au lecteur de<br />
trouver la moelle dans l’os ! Le lecteur peut être flatté par la<br />
confiance que lui accorde Rabelais…<br />
3. Synthèse<br />
On peut tirer plusieurs conclusions du tableau de la<br />
page suivante :<br />
- Rabelais recourt surtout aux procédés comiques pour<br />
critiquer.<br />
- Il envisage de nombreux thèmes humanistes.<br />
- Il pratique souvent l’opposition entre ce qui est et ce<br />
qui devrait être (critique et célébration).<br />
Problématique<br />
Rabelais transmet de nombreux principes de l’idéal<br />
humaniste, sur l’éducation, la religion, le gouvernement,…).<br />
Il le fait de manière joyeuse : il recourt à un récit dynamique<br />
et emploie souvent le registre comique, en particulier<br />
pour critiquer. Ainsi, il invite le lecteur, en qui il place une<br />
confiance toute humaniste, à une lecture dynamique qui lui<br />
permet d’aller en profondeur.<br />
Chapitre 5 - Vers un espace culturel européen : Renaissance et humanisme • 111