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BILaN DE PaRCouRS 1 - Editions Bréal

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le mythe du « bon sauvage » est ici détruit par le regard<br />

porté sur la famille noire par un Céline qui utilise le terme<br />

« sauvage « de façon récurrente comme une étiquette, une<br />

épithète « homérique » à rebours, parfaitement insultante.<br />

Dans la vision du monde qui surdétermine toute son œuvre,<br />

Céline montre qu’on ne divise pas les êtres en victimes et<br />

en coupables, en malheureux colonisés et méchants colons,<br />

entre exploiteurs et exploités. La famille noire est donc<br />

ébahie et stupéfaite face au spectacle auquel elle assiste,<br />

silencieuse et totalement passive. Les autres Noirs qui se<br />

sont acoquinés avec les Blancs sont de véritables « collaborateurs<br />

», corrompus, vicieux et cruels. Tout le monde<br />

est fautif, tout le monde est complice, l’autre n’est ni un<br />

modèle, ni un repoussoir, simplement un miroir de la condition<br />

humaine. La nature et la culture se rejoignent dans une<br />

même médiocrité.<br />

b. Le rire est ambigu car en même temps le lecteur ne<br />

peut s’empêcher de sourire ou de rire de manière sadique<br />

de la souffrance infligée à la famille et de son caractère ridicule.<br />

Ce rire fait du lecteur un raciste en puissance. Cette<br />

stratégie est intéressante car elle rappelle que le mépris et<br />

la haine de l’autre ne sont jamais loin.<br />

Vers la problématique<br />

Les moyens littéraires utilisés :<br />

- le récit, la fiction<br />

- des tonalités variées : ironie, humour, pathétique…<br />

- pas de prise de position directe : le narrateur témoin<br />

renforce le malaise du lecteur et l’implique dans sa vision<br />

3. Synthèse<br />

Cf 1. Lexique, « Vers la problématique ». Pour compléter,<br />

on dira que l’attitude bienveillante ou malveillante<br />

d’une société à l’égard de l’autre révèle deux conceptions<br />

radicalement différentes de l’homme. Soit l’homme est<br />

vu comme objet de curiosité, comme un frère, un égal à<br />

connaître dont la culture est à découvrir. Soit l’homme est<br />

objet de haine et de rejet. Il est perçu comme une menace,<br />

un péril, une figure menaçante de l’altérité dont il faudrait<br />

se protéger.<br />

BILan <strong>DE</strong> paRCouRS 2<br />

Manuel de l’élève pp. 224-225<br />

1. Lexique<br />

Vers la problématique. Les textes manifestent une attitude<br />

de plus en plus sceptique et critique à l’égard de l’existence<br />

de Dieu et de sa bonté. Cette attitude correspond à la<br />

déchristianisation croissante de l’Occident.<br />

2. Lecture.<br />

• Texte 1.<br />

a. Voir lecture analytique, p. 82. Le texte est bâti sur une<br />

très grande rigueur argumentative attestée par l’abondance<br />

des connecteurs logiques. Pascal choisit cette stratégie pour<br />

montrer aux libertins que Dieu n’est pas incompatible avec<br />

la raison.<br />

Les nombreuses apostrophes impliquent le destinataire :<br />

Pascal veut faire en sorte qu’il se sente « embarqué ». L’efficacité<br />

argumentative est maximale : le libertin ne peut pas<br />

être en paix.<br />

• Texte 2.<br />

a. La mort d’Henriette d’Angleterre permet de rappeler<br />

à l’auditoire de Bossuet que la main de Dieu peut frapper<br />

à tout moment et qu’il faut donc immédiatement et sans<br />

retard travailler à son salut.<br />

b. Voir lecture analytique, p. 83. La leçon morale est<br />

contenue dans le dernier paragraphe. Bossuet invite les<br />

hommes à craindre la main de Dieu et leur rappelle leur finitude,<br />

leur petitesse et l’infini pouvoir de Dieu. Bossuet, par<br />

les questions rhétoriques, les impératifs, l’usage de l’apostrophe<br />

à la 2 e personne du pluriel, invite à une comparaison<br />

entre la grandeur morale de la princesse et la médiocrité de<br />

l’auditoire qui vit dans la certitude de sa toute-puissance<br />

terrestre (lignes 40-45). Il s’agit de provoquer un vertige<br />

qui permettra à l’homme de mesurer ce qui le sépare de<br />

Dieu et l’invitera à s’incliner devant sa puissance.<br />

• Texte 3.<br />

a. Les exemples sont tous liés à l’intolérance et à l’intransigeance.<br />

Voltaire dénonce l’incapacité humaine à<br />

accepter un point de vue différent du sien (« ceux qui ne<br />

pensent pas comme nous », l. 45). En l’homme, réside une<br />

tentation totalitaire permanente.<br />

c. Selon Voltaire, la condition humaine ne peut se passer<br />

de la tolérance car il y a un devoir de fraternité et surtout<br />

une obligation de sociabilité (« devoir de la vie civile »)<br />

envers l’autre. L’homme étant un animal social, il ne peut<br />

s’interdire un rapport avec tous ceux qui ne seraient pas<br />

de la même confession que lui. L’homme a également un<br />

devoir de solidarité des hommes les uns envers les autres<br />

(l. 95 : « aidions mutuellement »). Enfin, la paix doit régner<br />

entre les hommes.<br />

Les moyens que Voltaire déploie pour persuader sont le<br />

rythme de ses phrases dont l’enchaînement paratactique est<br />

simplement interrompu par des recours au discours direct,<br />

soutenu par une ponctuation expressive, le recours aux<br />

exemples concrets, au lyrisme et au discours direct.<br />

• Texte 4.<br />

a. La disparition de la foi chrétienne a engendré le<br />

triomphe de la bêtise. À la place des grands prophètes parlent<br />

ainsi les stupides bourgeois.<br />

b. L’auteur fait l’éloge ironique du lieu commun pour<br />

dénoncer l’inanité des bourgeois, leur incapacité à penser.<br />

En effet le bourgeois est celui qui parle par clichés, par formules<br />

toutes faites qu’il n’entend pas et ne comprend pas.<br />

• Texte 5.<br />

a. « Dieu est mort » disait Nietzsche. C’est sur la base<br />

de ce même constat que Clamence, le narrateur de La<br />

Chute, constate dans cet extrait que la foi chrétienne a été<br />

remplacée au XX e siècle par un totalitarisme de la pensée.<br />

Ainsi, l’homme a besoin de certitudes laïques, de désigner<br />

de manière arbitraire le bien et le mal. Camus reproche aux<br />

94 • Chapitre 4 - La question de l’homme dans les genres de l’argumentation du xvi e siècle à nos jours

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