25.10.2014 Views

BILaN DE PaRCouRS 1 - Editions Bréal

BILaN DE PaRCouRS 1 - Editions Bréal

BILaN DE PaRCouRS 1 - Editions Bréal

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

actif dans la reconstruction par le théâtre d’une réalité<br />

politique et historique.<br />

• Texte 7. (Questionner). L’action est ici récit : elle consiste<br />

tout entière dans le fait de raconter l’histoire de la mère.<br />

Il n’y a donc pas à proprement parler de dialogue au<br />

sens traditionnel. (Interpréter). La parole est musicale<br />

(travail du rythme, accumulation de phrases nominales,<br />

répétitions, etc.) et donne à entendre par la voix des<br />

enfants le ressassement du souvenir par la mère, figure<br />

montrée sur la scène, à la fois présente et absente. Le<br />

spectateur est pris à partie (l.19) par les personnages<br />

narrateurs avant d’être entrainé dans cette reconstruction<br />

en direct du souvenir et de la mémoire.<br />

Vers la problématique<br />

Si les dramaturgies classique et romantique cherchaient,<br />

selon des modalités différentes, à produire un effet<br />

d’identification (hérité de la théorie aristotélicienne), lié à<br />

la notion de vraisemblable ou à celle de vérité réaliste, les<br />

dramaturgies du XX e siècle, sous l’impulsion du drame<br />

symboliste et avec l’émergence de la notion de mise en<br />

scène, jouent de continuels passages de l’identification à<br />

la distanciation. La mise en évidence de l’artifice (texte 3,<br />

textes 5, 6 et 7), lié à la prise en charge par le texte de sa<br />

représentation, ne cherche plus à provoquer chez le spectateur<br />

une simple identification (illusion mimétique : je<br />

m’identifie car ce que je vois est semblable à la vie même<br />

et au réel qui m’entoure), mais elle provoque le spectateur<br />

en le rendant actif. En outre, les sentiments suscités<br />

(terreur et pitié, rire) ne dépendent plus d’une éventuelle<br />

identification, mais ils naissent grâce à une construction<br />

d’ordre poétique et « magique » (chez Maeterlinck, chez<br />

Artaud, chez Genet).<br />

3. Synthèse et problématique<br />

L’analyse des différents textes du parcours et leur mise<br />

en perspective historique montrent de quelle façon l’écriture<br />

dramatique a fait évoluer la notion d’illusion en interrogeant<br />

toujours différemment la place et le rôle du spectateur<br />

: d’abord considéré comme devant être convaincu par<br />

l’illusion de vérité construite par le texte et sa représentation,<br />

le spectateur est désormais pris en compte dans l’élaboration<br />

de l’illusion théâtrale.<br />

On pourra compléter ce parcours par la lecture de L’Illusion<br />

comique de Corneille (voir l’étude proposée dans la<br />

collection Connaissance d’une œuvre n° 92, Bréal, 2003).<br />

Bibliographie<br />

Ouvrages généraux :<br />

• Joseph Danan, Qu’est-ce que la dramaturgie ?, Actes Sud<br />

Papiers, Apprendre 28, 2010.<br />

• Joseph Danan, et Jean-Pierre Ryngaert, Éléments pour une<br />

histoire du texte de théâtre, Dunod, 1997.<br />

• Jean-Jacques Roubine, Introduction aux grandes théories<br />

du théâtre, Dunod, 1990<br />

• Jean-Pierre Ryngaert, Introduction à l’analyse du théâtre,<br />

Paris, Dunod, 1991<br />

• Christian Biet et Christophe Triau, Qu’est-ce que le théâtre<br />

?, Gallimard, Folio, 2006<br />

Sur les questions portant sur les rapports entre texte<br />

et mise en scène<br />

• Paul Claudel, Mémoires improvisés (Gallimard)<br />

• Antoine Vitez, Écrits sur le théâtre (P.O.L.)<br />

• Jean-Luc Vincent, Trois questions de dramaturgie, Gallimard,<br />

« la Bibliothèque Gallimard », 2004.<br />

• Les collections « Apprendre » et « Mettre en scène » chez<br />

Actes-Sud-Papiers. Des ouvrages courts d’entretiens ou de<br />

réflexion sur des metteurs en scène précis ou des questions<br />

théoriques.<br />

Ressources en ligne<br />

Utiliser en priorité les sites des théâtres qui proposent<br />

des dossiers pédagogiques téléchargeables : Théâtre de<br />

l’Odéon, Théâtre de la Colline, Théâtre du Rond-Point,<br />

Théâtre de l’Athénée…<br />

BILan <strong>DE</strong> paRCouRS 2<br />

Manuel de l’élève pp. 102-103<br />

1. Lexique<br />

a. Le lexique des émotions dans les répliques et les<br />

didascalies<br />

Le premier tableau permet de distinguer les répliques qui<br />

indiquent un mouvement précis et celles qui indiquent une<br />

émotion, que l’acteur peut exprimer de différentes façons,<br />

par son corps, son intonation… Le second fait apparaître<br />

trois types de didascalies :<br />

- celles qui donnent des indications sur l’énonciation<br />

- celles qui donnent des indications sur les émotions des<br />

personnages<br />

- celles qui donnent des indications sur leurs mouvements.<br />

L’acteur et le metteur en scène ont donc une triple responsabilité<br />

:<br />

- faire comprendre l’intrigue<br />

- faire ressentir au spectateur les émotions<br />

- créer une œuvre d’art nouvelle, la représentation, à<br />

partir du texte théâtral (le comédien et le metteur en scène<br />

ne sont pas seulement au service du texte théâtral, ils sont<br />

aussi créateurs).<br />

b. Du texte à la représentation<br />

1. Les signes de ponctuation indiquent des changements<br />

d’intonation, liés à des émotions particulière (voir lectures<br />

analytiques). Par conséquent, ils engagent un jeu particulier<br />

(le mépris de Silvia dans le texte 1, qui se traduit par<br />

des exclamatives, va aussi se traduire par un rire, une posture…),<br />

mais aussi une mise en scène particulière (dans la<br />

scène 19 du texte 2, la surprise du comte qui comprend<br />

son erreur s’exprime dans une exclamative puis une interrogative<br />

: elle peut aussi s’exprimer par un changement de<br />

lumière qui accompagne la révélation de la vérité).<br />

42 • Chapitre 2 - Le théâtre : texte et représentation

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!