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BILaN DE PaRCouRS 1 - Editions Bréal

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combats fantastiques, l’aspiration à la fusion avec les éléments<br />

et le retour au « rien » certes échoue. Mais sur les<br />

marges du royaume perdu, la contemplation des icebergs<br />

débouche sur un renversement en forme d’allégorie de la<br />

poésie : l’image de la stérilité glacée des icebergs se transforme<br />

par le pouvoir des mots en une ouverture sur l’absolu<br />

de la beauté dont témoigne, timidement mais authentiquement,<br />

le poète.<br />

indications Bibliographiques :<br />

• Henri Michaux, Œuvres complètes, Gallimard, « Bibliothèque<br />

de la Pléiade », édition de référence (on trouve également<br />

ce recueil dans en édition de poche Gallimard /Poésie et en<br />

« Bibliothèque Gallimard » La nuit remue, avec un commentaire<br />

pédagogique).<br />

• Raymond Bellour, Lire Michaux, Gallimard « collection<br />

« Tel », 2011<br />

• Philippe Jaccottet, « L’Espace aux ombres », dans l’Entretien<br />

des Muses, Gallimard, 1968.<br />

• Le Magazine littéraire n° 364, avril 1998 numéro spécial<br />

Henri Michaux,<br />

Bilans de parcours chapitre 3<br />

BILan <strong>DE</strong> paRCouRS 1<br />

Manuel de l’élève pp. 148-149<br />

1. Lexique<br />

a. Le lexique des sensations<br />

Le tableau invite à prendre conscience de la très grande<br />

richesse du vocabulaire des sensations dans les poèmes du<br />

corpus. On constate que c’est le champ lexical de la vue<br />

– couleurs et lumière – qui domine, comme si la poésie<br />

avait pour but de donner à voir. On pourra remarquer également<br />

l’importance et le nombre des mots qui renvoient<br />

de façon détournée à l’expérience sensorielle (métonymie,<br />

métaphore, antonomase), notamment celle de la vue et du<br />

son. L’expression « la chair chaude des mots » permet de<br />

considérer le langage comme une matière vivante, qui peut<br />

évoluer (création de mots), qui donne à sentir et à ressentir.<br />

L’allitération en [ch] rappelle aussi que la poésie est un art<br />

musical.<br />

b. Façonner le langage<br />

Le tableau met en évidence plusieurs façons de créer<br />

des néologismes : à partir de racines latines, en utilisant des<br />

suffixes et des préfixes inhabituels sur des racines existantes,<br />

par concaténations de différents termes. Ainsi « vibrement<br />

» pour « vibration », ou « strideur » alors qu’existent<br />

également « stridulation » pour « strident ».<br />

Vers la problématique<br />

Le langage constitue la substance du travail poétique :<br />

c’est une matière vivante, évolutive, qui associe des sons –<br />

la poésie trouve grâce aux mots sa dimension musicale –,<br />

des formes et qui est capable de susciter des images.<br />

2. Lecture<br />

• Textes 1 et 2. Voir lecture analytique, p. 48.<br />

• Texte 3. Voir lecture analytique, p. 50.<br />

• Texte 4. La mission du poète consiste à « veiller » afin<br />

d’éviter la disparition de la beauté du monde, une<br />

lumière, une voix, une femme… Cette beauté est fugitive<br />

et risque de se perdre si le poète ne se montre pas<br />

vigilant (les champs lexicaux de la brièveté et de la disparition<br />

hantent le texte). Le poète tire une puissance<br />

créatrice inattendue de sa fragilité : il recueille, avec<br />

humilité, des images diverses qui passent dans le poème<br />

discrètement, sans aucun poids (pas de narration ni de<br />

description détaillée).<br />

• Texte 5. Ce sonnet oppose deux types de rapports avec<br />

les mots : on peut les considérer comme vivants, avoir<br />

un rapport de familiarité avec eux, c’est ce que fait le<br />

poète, ou on peut les vénérer comme des morts. Derrière<br />

ces deux types de rapport avec les mots se glissent<br />

deux conceptions de la poésie. Il existe une poésie<br />

ornementale dans laquelle sons et images sont destinés<br />

à amplifier un sens, un topos, des thèmes dont la signification,<br />

connue et évidente, s’inscrit dans de nombreuses<br />

variations. À cette conception s’oppose une poésie<br />

d’invention et de création pure : qu’elle naisse du<br />

travail pur sur les mots chez Ponge et Queneau, de la<br />

libre association et du récit de rêves chez les surréalistes<br />

(nettement moins sensibles, quant à eux, à la quête<br />

du sens). Ce sonnet fonde son écriture poétique sur la<br />

pluralité de sens des mots qui permet de susciter des<br />

images nouvelles.<br />

Vers la problématique<br />

La poésie donne un sens nouveau aux mots :<br />

- en favorisant des associations nouvelles : elle rapproche<br />

des domaines différents par le biais des images, n’hésite<br />

pas à mêler les différents niveaux de langue,…<br />

- en faisant entendre des mots : par les jeux rythmiques,<br />

les assonances, allitérations ou autres…<br />

3. Synthèse<br />

On peut tirer plusieurs conclusions du tableau de la<br />

page suivante :<br />

- quel qu’il soit, le rapport entre le poète et les mots est<br />

fondamental : la poésie est avant tout un art de la parole.<br />

Chapitre 3 - Écriture poétique et quête du sens • 69

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