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Cinéma du réel 2011

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Était-ce un téléfilm ? Un oubli ? Le titre avait-il été modifié ? En 1974,rien ; en 1973, Le Doigt dans l’engrenage, témoignage sur les travailleursémigrés ; en 1978, Ali au pays des Merveilles.Je dirige une cinémathèque à Tanger et j’organiserai sans doute un jourune rétrospective des films de Rachedi que je calerai sur l’anniversairede ma mère.Raphaël Bassan Critique de cinémaEisenstein’s Mexican Film : Episodes for StudySerguei Eisenstein entreprend, en 1930, un film syncrétique sur savision <strong>du</strong> Mexique — Que viva Mexico ! — qui se veut une ode aupeuple mexicain (et à la tragédie des Indiens décimés et acculturés parles conquérants espagnols), mais aussi une nouvelle manière d’envisagerle cinéma, hors d’URSS, en étroite collaboration avec les plasticiensDiego Rivera, David Alfaro Siqueiros et José Clemente Orozco. Il estaccompagné de son assistant Grigori Aleksandrov et de son chef opérateurEdouard Tissé.Le scénario original, conçu en collaboration avec Aleksandrov, compren<strong>du</strong>n prologue et quatre « épisodes » : Fiesta, San<strong>du</strong>nga, Maguey,Soldadera suivis d’un épilogue. Upton Sinclair, riche intellectuel socialiste,en devient le pro<strong>du</strong>cteur.Le tournage s’avère long et, en 1932, Sinclair, qui juge les dépassementsbudgétaires démesurés, se retire. Eisenstein est rappelé par les autoritésde son pays ; il ne reverra jamais les négatifs qu’il a filmés.Sinclair vend des pans <strong>du</strong> matériel tourné. Une dizaine d’œuvres, pointanttel ou tel aspect <strong>du</strong> projet initial, en dérivent. Sol Lesser en tireThunder over Mexico (1933), long métrage qui développe essentiellementl’épisode Maguey : la révolte, réprimée dans le sang, de quelquespéons contre les propriétaires locaux (avec les fameux plans des troispaysans enterrés jusqu’au cou, et piétinés par les cavaliers). En 1939,Marie Seton monte une version plus conforme aux souhaits polysémiques<strong>du</strong> maître, Time in the Sun : un commentaire trop rigide endétériore la puissance poétique.Ce n’est qu’en 1954, après la mort <strong>du</strong> cinéaste, qu’Upton Sinclair déposeles négatifs en sa possession, au Musée d’Art moderne de New York(MoMA). En 1955, Jay Leyda, cinéaste, critique, historien <strong>du</strong> cinéma,en monte, sous le titre Eisenstein’s Mexican Film : Episodes for Study,une suite apparemment chronologique, d’une <strong>du</strong>rée de près de quatreheures. Le résultat est présenté, à Berlin, en 1958, lors d’une conférencesur Eisenstein, et éveille l’intérêt des autorités soviétiques, qui ne récupérerontces négatifs que vingt ans plus tard. De ce matériau, mais aussid’autres sources (la partie Maguey est très ré<strong>du</strong>ite dans le montage deLeyda), Grigori Alexandrov tire le film Que viva Mexico ! (1979) quise rapproche le plus de ce qu’avait prévu Eisenstein.On ne verra jamais le film tel qu’il a été imaginé et écrit par l’auteurd’Octobre. Eisenstein’s Mexican Film : Episodes for Study — œuvre ellemêmerarement projetée, qui l’a été, en décembre 2010, à la Cinémathèquefrançaise, lors d’une intégrale consacrée à Eisenstein —, est bienLes Invisibles

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