11.07.2015 Views

Cinéma du réel 2011

Cinéma du réel 2011

Cinéma du réel 2011

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

150151André Pâquet Conseiller en cinémaQuelques titres de films qu’il faudrait remontrerUn programme composé des premiers pas <strong>du</strong> direct au Canada-Québecavec Skidrow (1956) de Alan King, Corral de Colin Low (1954)et Paul Tomkowicz (1954) de Roman Kroitor. Tous des films un peuoubliés dans les études, articles, débats, et autres « élucubrations » surle cinéma direct. Surtout le film de King qui à Vancouver en 1956, soitau moment où Rogosin tournait à New-York On The Bowery, affichaitun regard, une approche identique.Et pourquoi pas justement y joindre On The Bowery de LionelRogosin ? Question d’y comparer une sorte d’air <strong>du</strong> temps, qui seretrouve dans plusieurs films fondateurs comme ceux <strong>du</strong> Free Cinema,voire le Tire Die (1956-58) de Fernando Birri !J’ai aussi pensé à David Holzman’s Diary (1967) de Jim McBride dontla séquence finale est une remise en question de la soit-disant vérité<strong>du</strong> Direct telle que formulée par Edgar Morin lui-même. Film troprarement vu depuis quelques années.Il y a aussi quelques films de l’œuvre exemplaire de Leo Hurwitz, unautre « oublié ».Strange Victory (1947- 48) Leo HurwitzDialogue with a Woman Departed (1972-80) Leo Hurwitz, très rarementvu de nos jours, et des films qui touchent des réalités qui sont malheureusementencore contemporaines !Voilà quelques pistes.Strange Victory est projeté le samedi 2 avril à 18h15en Cinéma 2, en présence de Tom Hurwitz. cf. p. 80Dialogue with a Woman Departed est projeté le jeudi 31 mars à 19hen Cinéma 2, en présence de Tom Hurwitz. cf. p. 79Olivier Père Directeur <strong>du</strong> Festival del Film LocarnoMelvilMelvil (2006) est à la fois la conclusion d’un travail entrepris par lecomédien Melvil Poupaud dès l’enfance, et aussi une ouverture versune matière cinématographique et poétique beaucoup plus complexe,mêlant le fantastique et le quotidien, le romanesque et l’intime, avecune profusion d’images et d’idées saisissantes. Cet autoportrait enforme de retable, miroir à trois faces, est un film à la première personne,mais la personne Melvil ne cesse de se dédoubler et de se métamorphoserdevant la caméra, tour à tour fils, père, lui-même et un autre. Dans lapremière aventure, « Le Fils », il incarne un extraterrestre nu atterrissantdans une forêt (entre Terminator, Predator et Tropical Malady) et observantune famille dans une maison de campagne, avant de la rejoindre.Est-il une présence invisible, l’ange de la visitation, ou l’enfant prodiguequi (se) fait <strong>du</strong> cinéma ? Dans la seconde histoire, « Le Recours », Melvilavec sa femme et sa fille en vacances est remplacé par un deuxièmeMelvil sans que personne ne remarque la substitution, dans la lignéed’un conte de Maupassant, de Poe ou des films de son mentor Raúl Ruiz.Dans « Le cinéma », Melvil entre deux prises d’un tournage de FrançoisOzon tue le temps dans sa chambre d’hôtel, et l’hyperréalisme glisseinsidieusement vers le cauchemar.J’ai présenté Melvil en séance spéciale et unique à la Quinzaine des Réalisateursen 2006 à Cannes, puis à Athènes la même année, avec sonauteur. Deux projections seulement. Melvil Poupaud, dans un triplegeste de dandysme, de pudeur et de modestie, n’a pas souhaité la diffusioncommerciale et l’édition DVD de son unique long métrage.C’est donc le secret le mieux gardé <strong>du</strong> cinéma français alternatif, et undes derniers films véritablement « underground ».Tangui PerronHistorien, chargé <strong>du</strong> patrimoine audiovisuel à PériphérieSéanceQu’il me soit permis de répondre ici en tant que programmateur un peuboulimique, proposant souvent des séances trop denses, à la curiositémultiple, avec néanmoins quelques thématiques récurrentes (et un peuplus de cinéastes favoris). Dans le cimetière des œuvres englouties oùnous attendons des miracles et guettons des résurrections, nous avonstous nos Graal et marottes – et si nous savons que l’objet enfin trouvépeut décevoir nos attentes, il ne tarit pas nos désirs. Commençons parun maître maudit, Grémillon.Une séance des films invisibles commencerait par La Vie des travailleursitaliens en France, un des nombreux documentaires, souvent institutionnels,réalisés par l’auteur de Remorques (1941) <strong>du</strong>rant les années vingt.Nous ne savons strictement rien (si ce n’est qu’il est de 1926 et qu’ilmesurerait 2200m) de La Vie des travailleurs italiens en France, maisc’est un Grémillon et, vous aurez noté le titre, une belle promesse de

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!