154155Le film que je voulais vous proposer et qui est devenu invisible est enplus innommable – à la demande des réalisatrices elles-mêmes, donc jene peux même pas en parler, ni dire le titre car j’ai peur des représailles…Pourtant c’était un très beau film, drôle, poétique et quelque peu hystériqueavec la troupe d’acteurs de la « Banque <strong>du</strong> sperme », film culte avecBertrand D’A., Jean-Francois Torre Melgrani, Pierre Chabal, Jean LouisBernard, Christian Chassin, Serge Cassado, Christopher L, Melinda, etle petit Robert etc. D’ailleurs cela me rappelle un autre film invisible dePhilippe Genet sur le FHAR, Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire,des entretiens avec Jean-Paul Mandopoulos, Jean-Francois TorreMelgrani, le petit Alain etc. Film disparu.Alors me reste aussi un vague souvenir d’un entretien avec KennethAnger ou il me parlait de ses films per<strong>du</strong>s à lui, dont un emmené, volé,détruit, par Bobby Beausoleil, son acteur fétiche, emprisonné, mais j’aioublié les titres et ne retrouve plus cet interview paru dans un Gai piedde 1982 ou 83… Alors me restent mes propres films per<strong>du</strong>s : un en super8 de 1970 ou 71 sur les 24 Heures <strong>du</strong> Mans, film expérimental dû à lanuit où ne passaient que des lumières en accéléré, film vraiment per<strong>du</strong>pour le coup, donc invisible mais sans grand intérêt.Alors je me souviens d’un film de Norbert Terry, film porno des années70 où je jouais mon propre rôle – enfin, celui d’un réalisateur de filmsérotiques – mais impossible de me souvenir <strong>du</strong> titre. Du même réalisatauxet politiques, « Cinéma parallèle », auquel je participais, en avaitassuré une projection à Bruxelles, projection qui en avait troublé voirebouleversé plus d’un.Depuis, il me semble n’avoir jamais plus enten<strong>du</strong> parler de ce film,mais en toute bonne foi je ne me suis jamais lancé dans une rechercheapprofondie. Voilà pris sur le vif, un rien décalé, résistant à citer d’autresperles comme le film d’E. C. Kenton, L’Ile <strong>du</strong> docteur Moreau.Ndr : Ere erera baleibu icik subua aruaren de Jose Antonio Sistiaga, 1970,16 mm ou 35 mm, couleur, silencieux, 75’. Distribution : Light Cone.Louis Skorecki Journaliste, critique, cinéaste etpro<strong>du</strong>cteurLa Lettre per<strong>du</strong>e (1975)Je me demande où est Lettre de n., le film que j’ai réalisé en 1975… En1973, j’avais découpé Eugénie de Franval en 9 ou 10 plans-séquences……J’ai dû attendre un an (pas assez d’argent) pour tourner l’image, dansun appartement aux fenêtres vêtues de noir… Le principe d’EDF étaitle même que celui d’India Song : il s’agissait de traiter séparément sonet image… C’est l’une des deux raisons pour lesquelles Duras adoraitle film (ils ont été tournés en même temps, sans avoir eu vent l’un del’autre)……L’autre raison pour laquelle elle aimait beaucoup EDF, c’était la présenced’une toute petite fille devant laquelle un homme, moi, se masturbe…Marguerite avait même cru (pure hallucination, pur désir) voirle sexe de cette toute petite fille à un moment où elle croise et décroiseles jambes (elle est assise par terre)……L’idée de mon film suivant, Lettre de n., c’était de rééditer cette idéed’une fiction où son et image se donnent la main tout en s’ignorant,voire en se faisant la guerre…Cette fois-là, le principe n’était pas vraiment sadien, encore que…J’avais demandé à une amie, Nathalie, plutôt douée pour l’écriture, aveclaquelle je venais d’avoir une brève liaison, de m’écrire une lettre quidécrirait de manière assez échauffée, nos rapports… J’ai fait lire cettelettre par une jeune femme, et j’ai balancé cette bande-son sur des planspresque fixes d’une très très jeune fille, presque un bébé… C’est tout…Le seul endroit, si je me souviens bien, où le film a été montré, c’est en1976 (ou 77) à Digne, au moment où Pierre Queyrel animait ces rencontresauxquelles il avait donné une ferveur extraordinaire (Duras étaitune habituée, Robert Kramer ou Philippe Garrel y venaient volontiers)…La projection eut lieu dans une salle où pouvaient tenir au maximum20 personnes ... il y en avait 30… On le projeta de nouveau : encore30 personnes… et ainsi de suite plusieurs fois… Aucun de mes filmsn’a jamais fait cet effet sur des spectateurs… Ça n’avait rien d’un filmporno, mais pour les cinéphiles qui s’y ruaient, séance après séance, cedevait en être un…J’aurais adoré le revoir… Je n’ai pas eu le temps de reporter cette Lettre de n.sur un autre support, et c’est aujourd’hui impossible… Cette video 1/4 depouce (qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à une K7) n’existe plus…Je l’ai cherchée et recherchée mille fois, elle est irrémédiablement per<strong>du</strong>e…Seul le souvenir qu’en ont des spectateurs que je ne connais pas et que jerencontrerai jamais continue peut-être à faire vivre quelque part au loincette Lettre de n. et à lui apporter, peut-être, un peu d’amour…Lionel Soukaz Cinéaste
¹teur, je suis presque sûr que ses autres films ont disparu, une seule copiepour une seule salle, le Dragon, rue <strong>du</strong> Dragon à Paris 6 e , probablementde l’inversible… Il y a aussi les films pornos de Jack Deveau, Américaingénial, et ceux d’Alfo Arrieta mais sont-ils vraiment invisibles ?... Lesintrigues de Sylvia Cousky, Flammes etc.Mais le vrai et grand film invisible, c’est évidemment le film de RenéVautier sur la répression d’une grève à Brest en 1950 ou 51 dont le titre sije me souviens bien est Un homme est mort et René Vautier raconte qu’ill’a lui-même jeté à la poubelle, excédé par l’état <strong>du</strong> film – en lambeauxaprès trop de projections. Une bande dessinée a été faite récemment surl’histoire de ce film… Mais je ne dois pas être seul à m’en souvenir etNicole Brenez a dû vous le proposer, ce vrai film per<strong>du</strong> à jamais et totalementinvisible, mais qui continue à exister en mythe et en bande dessinée…La bande-son avait été sauvée, la lecture d’un poème d’Eluard,et détruite aussi je crois, mais reste le poème et le souvenir de la lecturede ce poème totalement déformé par un ouvrier participant à la grève…René Vautier pense d’ailleurs qu’un film vu et revu peut mourir de sabelle mort une fois son rôle joué, son utilité de transmission de rébellion,de protestation accompli…Brad Stevens Critique de cinémaThe Queen’s Guards (Michael Powell, UK, 1961)Récemment, j’assistai avec quelques amis à une projection <strong>du</strong> Voyeur(The Peeping Tom) (1960) de Michael Powell à Londres, à l’occasion <strong>du</strong>50 e anniversaire <strong>du</strong> film. Au cours de la discussion qui suivit, j’affirmaiqu’à cause <strong>du</strong> scandale que provoqua le film chez le public, Powell nefut plus jamais autorisé à faire de long métrage au Royaume-Uni. Jeme rendis compte par la suite que c’était faux. En effet, dans l’année quisuivit le Voyeur, Powell réalisa The Queen’s Guards, un film qui sembleavoir presque complètement disparu.Parmi le petit nombre de gens qui l’ont vu, personne ne semble pensergrand chose de The Queen’s Guards, tourné pour la 20th Century-Fox.Dans Arrows of Desire : The Films of Michael Powell and Emeric Pressburger(Ed. Watersone, 1985), Ian Christie estime que c’était « presqueun acte de repentir » de son précédent film ; Powell lui-même le qualifiaitde « moment de cinéma le plus médiocre que j’aie jamais pro<strong>du</strong>itou réalisé ». Pourtant les descriptions de la structure narrative — quimet apparemment en scène un officier de la Garde (Daniel Massey) seLes Invisibles
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