132133plus qu’un montage bout à bout <strong>du</strong> négatif original. C’est un véritabledocumentaire sur la manière de filmer <strong>du</strong> cinéaste, de préparer sesplans, de pro<strong>du</strong>ire <strong>du</strong> sens par les images. Des intertitres explicatifs,mais jamais redondants, informent sur tous les aspects de ce travailpionnier.Cyril Béghin CritiqueIl Barocco lecceseEst-ce par magie de la formule que les deux courts-métrages réputésper<strong>du</strong>s de Carmelo Bene ont des titres qui condensent son œuvre entière,non seulement de cinéma mais de théâtre, télévision, radio ? Les titres,trop forts, ont fait disparaître les œuvres : Il Barocco leccese (1968) – lebaroque et le grand Sud italien -, Ventriloquio (1970) – la voix déliée <strong>du</strong>corps, émanant d’une caverne immémoriale. Ventriloquio, souvent décritcomme inspiré d’un extrait d’à Rebours, s’imagine facilement dans lacontinuité de Hermitage, le seul et magnifique court-métrage visible deBene, qui évoquait déjà le roman de Huysmans. Il Barocco leccese susciteplus de curiosité, alors même qu’il serait restauré et maintenant bienvisible dans une cinémathèque italienne, comme en témoigne CosettaSaba en 1999 dans un petit livre sur le cinéma de Bene : il s’agirait d’« uneséquence lente (…) de cadres fixes sur des « fragments » (putti, anges) de lafaçade supérieure de la basilique Sainte-Croix de Lecce », accompagnéed’une voix off, qui n’est pas celle de Bene, dont les répétitions rappelleraientL’Année dernière à Marienbad. Le film devait être suivi de deuxautres « documentaires » sur les Pouilles : un sur les martyrs d’Otrante,un autre sur la grotte à stalactites de la Zinzulusa – autant d’éléments quise retrouveront dans Notre-Dame des Turcs. Voilà pour la réalité. Mais lamagie des formules est décidément plus forte : dans ce titre, Il Baroccoleccese, s’entend le mélange de haute et de basse culture, de violencespercussives (barocco : montage !) et de douceurs chuintantes (leccese :couleurs !) qui font l’art de Bene. Et aussi cette adjectivation ou cet ajoutparticulaire, ce collage qui change tout : leccese comme il y aura plus tar<strong>du</strong>ne « horror suite » pour Macbeth, une « vulnérabilité invulnérabilité »d’Achille pour Penthésilée - comme il y a toujours un Bene pour Carmelo.Raymond Bellour Chercheur, écrivainLes court-métrages documentaires de Ritwik GhatakDepuis que j’ai découvert L’Etoile cachée et les autres films de fiction deRitwik Ghatak, et su qu’il était un des plus grands cinéastes de tous lestemps, j’ai rêvé de voir ses courts films documentaires, réalisés entre 1955et 1975, ponctuant ainsi sa carrière. J’en ai découvert l’existence dans lelivre de Ghatak, Cinema and I (Calcutta, 1987), où ils sont recensés avecde brèves indications.Ce livre contient un texte, vieux de 1967, sur le documentaire, « La formede cinéma la plus passionnante », que nous avons publié dans Trafic(n° 7, été 1993). D’où l’envie, d’autant plus, de découvrir comment l’âpretéincroyable des rapports de plans, d’une force inégalable dans la miseen scène des corps et de leurs conflits, pouvait se développer à mêmela réalité des choses, et ainsi comme en elle-même, à l’état le plus brut.Les deux objections rencontrées, concernant la possibilité de voir unjour ces films, quand j’en ai un peu parlé autour de moi, tenaient (sansparler des questions de droits, d’accès, etc.) soit à leur peu d’intérêt, soità l’état désastreux des copies.Autant j’ai cru la seconde raison, autant j’ai douté de la première. Je saisaujourd’hui, grâce à la passion de Sandra Alvarez de Toledo pour Ghataket au livre qu’elle prépare sur son œuvre, que si certains sont per<strong>du</strong>set d’autres encore inconnus, parmi tous ceux qu’elle a pu voir, plusieurssont beaux ou d’une force étrange. Et j’attends la rétrospective Ghatakde la Cinémathèque française prévue pour juin <strong>2011</strong> pour enfin vérifierce que j’attends depuis vingt ans.Mehdi Benallal Réalisateur et critiqueQuelques invisiblesCertains titres me font rêver pour la simple raison que j’aime ceux quien parlent et la manière dont ils en parlent : comme d’une étincelledansante, d’une promesse de feu.C’est ainsi que, depuis des années, j’attends l’occasion de voir des filmsque Jean-Marie Straub a évoqués quelquefois et qui n’ont jamais atterrien France, ni en DVD ni en salles.Mis à part Peter Nestler, dont nous avons vu quelques magnifiquesdocumentaires <strong>du</strong> début des années 60 au Réel en 2007 (mais quasimentaucun des films qu’il a réalisés depuis 40 ans), j’attends avec ferveur
¹de connaître les films <strong>du</strong> Hollandais Frans van der Staak (Du travailde Baruch d’Espinoza, Dix poèmes d’Hubert Poot, Ma patrie…) et ceux<strong>du</strong> Yougoslave Matjaz Klopcic (L’histoire qui n’existe plus, Sur des ailesen papier).Quand Jacques Rivette parle de Quelque chose d’autre de Vera Chytilova,je ne peux pas m’empêcher de croire que ce film c’est autre chose, etqu’il nous faut le retrouver au plus vite pour ne pas mourir orphelins decette beauté-là ! Celui-là aussi reste invisible, mais Malavida, qui a éditéen DVD quelques-uns des films suivants de Chytilova, s’en occuperapeut-être bientôt (rêvons)…Alain Bergala Enseignant et essayiste de cinéma,commissaire d’expositionsIncognitoTous les six mois, Jean-Pierre Beauviala me demande des nouvelles demon enquête pour retrouver Incognito, un long-métrage que j’ai réaliséen 1989, à Mens, petit village de l’Isère.Les acteurs principaux étaient Arielle Dombasle, Lucas Belvaux etJean-Pierre Beauviala qui n’avait qu’une heure de route, depuis sonusine-laboratoire Aaton de Grenoble, pour rejoindre le tournage. Lefilm a été tourné en super 16 avec une Aaton comme il se devait aveccet « acteur ». Incognito était pro<strong>du</strong>it pour France 3 par un jeune pro<strong>du</strong>cteur,Michel Mavros, dont c’était le premier film. Je l’ai monté avecValérie Loiseleux, qui n’était pas encore la monteuse de Manoel deOliveira. Il a été diffusé sur FR3 le 27 novembre 1990, à 20 h 35, aprèspassage par un télécinéma double bande. Puis le temps a passé sansque je me préoccupe vraiment de retrouver ce film. Michel Mavros,entre-temps, avait changé de continent et de vie et avait définitivementquitté la France pour l’Afrique. J’ai appris sa mort, en octobre 2006, parun ami commun. Depuis je cherche en vain à retrouver une copie dece film. En 1989 les films de fiction diffusés à la télévision n’étaient pasconservés par l’INA. Arielle Dombasle avait accepté avec la plus grandegénérosité des conditions de tournage et de logement très éloignées <strong>du</strong>confort auquel elle aurait pu prétendre. J’ai le souvenir d’une scène ausommet de la montagne entre la blonde Arielle et la brune Gaële LeRoi. Parmi les beaux souvenirs de ce tournage : Lucas Belvaux et ArielleDombasle lisant des pages de Kleist, Yves Afonso dans sa cabane entrain de ruminer sa vengeance par le feu, la petite fille Céline Gayoutdécouvrant le cinéma, un passage éclair de Raymond Depardon jouantson propre rôle le temps d’une soirée. Hélas non, Jean-Pierre, toujourspas de traces de ce film…Manette BertinAncienne déléguée aux programmes de l’INAShadoksC’était en 1983. Jacques Pomonti venait de remplacer à la tête de l’INAJoël Le Tac atteint par la limite d’âge. On faisait mine de croire quetout allait changer et que l’on pouvait attendre des merveilles dans ledomaine de la création…Moi, j’étais directeur délégué au programme de l’INA et depuis le Servicede la Recherche de l’ORTF, je pro<strong>du</strong>isais les Shadoks qui étaientdevenus célèbres et indiscutés par tous.L’idée m’est donc venue d’utiliser leur notoriété pour servir l’esprit <strong>du</strong>service public et l’intérêt général dont quelques années passées auprèsde mon maître Pierre Schaeffer m’avaient convaincue.J’ai donc proposé à Jacques Rouxel d’imaginer une nouvelle série oùseraient enseignées à ces Shadoks ignorant les vertus <strong>du</strong> civisme. Ils’agissait purement et simplement de reprendre sur le thème comiqueles vieilles leçons de morale civique que donnaient autrefois dans lesLes Invisibles
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