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Cinéma du réel 2011

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146147Joachim Lepastier Critique de cinémaHollywood Tower, un (projetde) film de René Daalder(avec la collaboration de RemKoolhaas) et Russ Meyer(1974).« 1974. La mort d’Hollywood, mais telle phénix, c’est pour mieux se réinventer.Suite à leurs rachats par de richissimesmagnats <strong>du</strong> pétrole, les studiosabandonnent les tournages en prisesde vues réelles sont abandonnées et les films sont pro<strong>du</strong>its par des bases dedonnées et des ordinateurs qui peuvent faire rejouer à leur guise toutes lesstars <strong>du</strong> passé. Ce nouvel Hollywood virtuel excite la curiosité de l’administrationNixon qui cherche à remettre en selle certaines vieilles gloires amies.La résistance s’organise sous la forme des derniers tournages « en chair eten os » sous la houlette de Russ Meyer, le dernier magnat d’un septième artréellement humaniste ». En voilà un beau scénario méta sur la mort et larenaissance de cet éternel phénix, le cinéma. Cet Hollywood Tower, écritdonc il y a plus de 35 ans, synthétise le Hollywood des années 70 (la fictionparanoïaque y croise le porno libertaire) et anticipe celui des années2000 (l’avènement <strong>du</strong> virtuel). Trop en avance sur son temps, resté austade d’un scénario proposé, donc, à Russ Meyer, ce projet était principalementporté par René Daalder (pionnier des effets spéciaux digitaux dèsle début des années 70), mais Rem Koolhaas (futur architecte démiurgeet théoricien de la frénésie urbaine) y apporta aussi son concours. Cefantasme de film peut se voir comme l’aboutissement de la longue amitiélibertaire entre Daalder et Koolhaas, amitié qui trouvait sa source ausein <strong>du</strong> groupe 1,2,3…, collectif démocratique et anti-auteuriste (au sein<strong>du</strong>quel gravitaient également Jan De Bont et de futurs noms <strong>du</strong> design)ayant lâché une poignée de films potaches et vaguement situationnistesdans la sage Hollande de la fin des années 60. Dommage que le début deleur aventure américaine n’ait pu concrétiser ce scénario et se soit limitéà une brève rencontre avec leur idole Russ Meyer (placé sur l’échelle desvaleurs <strong>du</strong> groupe à égalité avec Fassbinder) qui ne se sentait pas lesépaules pour un tel film, malgré des contacts pris également avec TippiHedren et Chet Baker pour la musique. Restons longtemps à fantasmersur ce beau chant <strong>du</strong> cygne d’un groupe cinématographique totalementinconnu mais dont on ne peut saluer que les géniales intuitions. Carenfin, un récit qui prophétise, avec au moins vingt ans d’avance, SecondLife (version glamour qui plus est), la relecture des mythes et de l’histoiresecrète des USA « à la James Ellroy », les frères Wachowski et le cinémaen motion capture, on ne doit pas en trouver beaucoup dans les tiroirs !Sources : Interview de Rem Koolhaas dans le Spiegel, 27 mars 2006« Le film à l’envers, les années 60 de Rem Koolhaas », article de BartLoosma, revue Le visiteur, automne 2001.Jacques Lourcelles Historien <strong>du</strong> cinémaL’un des films que je recherche le plus est Magie moderne de DimitriBuchowetzki. Voici les renseignements que donne sur ce film RaymondChirat dans son Catalogue des films français de long métrage 1929 – 1939 :Magie moderne1931. Réal. Dimitri Buchowetzki. Prod. Films Paramount. Sc. etdial. Michel Duran, d’après la pièce de Howard Irving Young. 65Int. Fanny Clair, Madeleine Guitty, Lucien Gallas, Raymond Ceccaldi,Pierre Piérade, Sunshine Woodward, Gaston Jacquet.Sujet Un jeune inventeur, sur le point d’achever un appareil detélévision, cherche un commanditaire. La fille de sa concierge leprésente à son patron, un financier malhonnête qui tente de s’approprierl’invention. Mais sa machination est déjouée et en mêmetemps que la fortune, le jeune homme trouve l’amour.Notes Autre titre Télévision. Les séquences en couleur sur les expériencesde télévision (procédé Technicolor), tirées de la version américaine( ?) furent montées dans toutes les versions européennes.Raisons pour lesquelles je souhaite le voir :1) Je souhaite voir tous les films français des années trente.2) Pour l’originalité <strong>du</strong> sujet. C’est sans doute l’un des tout premiers filmsà prendre pour sujet la télévision sous forme de fiction. Peut-être (?)y a-t-il même dans ce film un aspect documentaire, si minime soit-il.3) Parce que Buchowetzki (1895-1932) est un cinéaste talentueux etexcentrique (il circule sur lui plusieurs anecdotes hilarantes que je n’aipas le temps de raconter ici).4) Parce que c’est le film des années trente qui a donné lieu au plusgrand nombre de versions étrangères (entre 5 et 9). On devrait bien enretrouver une quelque part.

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