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Cinéma du réel 2011

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Sophie BruneauMarc-Antoine RoudilMadame Jean<strong>2011</strong>, France / Belgique, 73 minFrançais, couleur, DigiBeta/HD CamImage Benoît DervauxSon Marc-Antoine RoudilMontage Philippe BoucqPro<strong>du</strong>ction, print source ADR Pro<strong>du</strong>ctionsmercredi 30 mars <strong>2011</strong>, 18h15, Cinéma 1jeudi 31 mars <strong>2011</strong>, 14h15, Cinéma 2vendredi 1 er avril <strong>2011</strong>, 17h00, CWBContrechampfrançaisSophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil réalisent des filmsdepuis 1993, dont Arbres et Ils ne mouraient pas tous mais tousétaient frappés. Ils sont pro<strong>du</strong>cteurs de leurs propres films ainsique de quelques autres. Après Par-devant notaire (1999) et Terred’usage (Cinéma <strong>du</strong> réel 2010), Madame Jean est le troisièmefilm qu’ils tournent en Auvergne.Deux femmes de deux générations différentes conversent à la table d’unevieille ferme <strong>du</strong> Cantal, filmées par une caméra à l’épaule qui semble respireren même temps qu’elles. Dans la pièce, les variations de lumière et lebruit des voitures renvoient hors champ à un monde agricole en perpétuellemutation. Marie-Hélène Lafon rend visite à Madame Jean et la questionnesur son passé. Elles partagent une enfance paysanne, une langue légèrementinfléchie d’expressions régionales, quelques recettes <strong>du</strong> cahier de MadameJean que son interlocutrice a déjà goûtées ici. L’ un des gâteaux a d’ailleursun nom qui pourrait convenir à Marie-Hélène : la visitandine. Est-ceparce que celle-ci, écrivain, réinvente dans ses romans l’enfance débutde-sièclede la vieille femme, qu’elle vient raviver ses souvenirs ? QuandMadame Jean évoque « Jacques de la caisse », le colporteur aveugle, ou sesgrands-oncles de la « classe 14 » tous morts au front, elle charrie dans ce« nous » émouvant jusqu’à des ancêtres qu’elle ne connaît que par ouï-dire.A mesure que les pommes sont pelées et que, dans le récit, les hectares dela ferme des parents de Madame Jean grandissent à coups d’achats de parcellesenvironnantes, la relation de Marie-Hélène à la mère de Madame Jeanjette un léger trouble. Qui raconte, qui écoute ? Comment se fait-il que cesoit à Marie-Hélène, alors fillette, que la mère de Madame Jean a parlé de labête <strong>du</strong> Gévaudan ? Et si c’était la « sauvagerie qui venait très doucement »dans « cet intérieur très rassurant » qui justement avait fait naître entre cesmurs une vocation d’écrivain ? (C. G.)Two women from different generations are talking around a table in an old farm inthe Cantal, filmed by a hand-held camera that seems to breathe in time with them. Inthe room, the shifting light and car noises remind us of an off-camera farming world inperpetual change. Marie-Hélène Lafon is visiting Madame Jean and asking her about herpast. They share a farming childhood, a language tinged with regional expressions, recipesfrom Madame Jean’s notebook, which her visitor has already tasted here. As a writer whorecreates in her novels the old woman’s turn-of-century world of childhood, might thisvisitor have come to rekindle her memories ? When Madame Jean mentions “Jacques theBox”, the blind hawker, or her great-uncles of “class 14”, all killed in the war, she includesin a touching “we” ancestors that she knows only by hearsay. As the apples are peeled and,in the narration, as the acreage of the farm belonging to Madame Jean’s parents increasesthrough the purchases of neighbouring plots, the relationship between Marie-Hélène andMadame Jean’s mother creates a slight blur.

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