Paris WorldWide #9
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paris secret<br />
secret paris<br />
Des villages<br />
dans la ville<br />
<strong>Paris</strong> abrite des îlots de verdure préservés de l’agitation. Maisons décorées, jardins en fleurs, rues pavées et voies privées :<br />
ils donnent à certains quartiers des airs de paisibles bourgades. Promenade historique parmi quelques refuges bucoliques.<br />
City villages<br />
<strong>Paris</strong> is home to scores of peaceful enclaves, sheltered from the hustle and bustle, where quaint houses, flower gardens<br />
and cobbled streets lend a village feel. A historic stroll through these bucolic sanctuaries.<br />
par/by Christophe Jacquet photographies/photographs William Beaucardet<br />
Avant, il n’y avait rien. « C’est longtemps<br />
resté un terrain vague, avec<br />
des hangars, des écuries, un entrepôt<br />
de pommes. » Assis au milieu des<br />
plâtres patinés dans l’ancien atelier<br />
de sa grand-mère, la sculptrice<br />
Chana Orloff, éric Justman mesure<br />
le chemin parcouru villa Seurat. Tout près du parc<br />
Montsouris, au sud de <strong>Paris</strong>, cette ruelle pavée qui l’a<br />
vu naître, et dans laquelle il vit toujours. élevée entre<br />
1924 et 1931, elle bruissait d’une tout autre activité.<br />
à l’origine, il l’explique, « la plupart de ses habitants<br />
étaient des artistes ». Outre Chana Orloff, plusieurs<br />
peintres, dont Pierre Bertrand, et le sculpteur Robert<br />
Couturier étaient propriétaires. Chaïm Soutine, locataire.<br />
Son voisin, Henry Miller, hébergé au n°18, y<br />
écrit Tropique du Cancer en 1931. Pour l’Américain<br />
sans le sou, la villa Seurat était le centre du monde.<br />
Désormais, l’effervescence artistique cède la place au<br />
charme feutré de la bourgeoisie. L’impasse, fermée<br />
par un vaste mur de pierres, a su conserver ses maisons<br />
d’apparence dépouillées, caractéristiques du<br />
modernisme de l’entre-deux-guerres. « Ici, précise<br />
éric Justman en connaisseur, c’est un site pittoresque,<br />
les façades et les toitures sont protégées. » De fait, les<br />
constructions ne dépassent pas 9 mètres de hauteur.<br />
La villa Léandre,<br />
une charmante<br />
impasse à deux pas<br />
de Montmartre, dans<br />
le 18 e arrondissement.<br />
Villa Léandre,<br />
a charming impasse<br />
near Montmartre<br />
in the 18th<br />
arrondissement.<br />
Before, there was nothing.<br />
“It was vacant for a long<br />
time, with maybe some<br />
sheds, stables and a potato<br />
warehouse.” In the midst of<br />
plaster sculptures in the workshop<br />
where his grandmother, sculptor<br />
Chana Orloff, once worked,<br />
Eric Justman reflects on the Villa<br />
Seurat’s past. Justman still lives<br />
in the house where he was born,<br />
on a paved alleyway in the south<br />
of <strong>Paris</strong> near the Parc Montsouris,<br />
which was built between 1924 and<br />
1931. “Most of our neighbors were<br />
artists,” explains Justman. In addition<br />
to Chana Orloff, several<br />
artists, such as painter Pierre<br />
Bertrand and sculptor Robert<br />
Couturier, also owned homes<br />
here. Chaim Soutine rented here<br />
and Henry Miller wrote his book<br />
Tropic of Cancer at No. 18 in<br />
1931. For the penniless American,<br />
Villa Seurat was the center of the<br />
world. Now, artistic effervescence<br />
has given way to the cozy charm<br />
123 - paris Worldwide septembre/octobre<br />
september/october 2015