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Les ames vagabondes

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J’ai pris une des bouteilles, en espérant que Melanie avait vu juste.<br />

Mon bras était tout raide et douloureux, et avait du mal à soulever la<br />

bouteille. Cette faiblesse nous a inquiétées toutes les deux. Combien<br />

de temps allions-nous pouvoir tenir encore avant l’épuisement total ?<br />

Le bouchon était serré si fort qu’il paraissait soudé au goulot. Enfin, en<br />

me servant de mes dents, je suis parvenue à le dévisser. J’ai approché<br />

mon nez avec précaution de l’ouverture, n’ayant aucune envie de recevoir<br />

dans les narines une bouffée de gaz et de tourner de l’œil. L’odeur<br />

de chlore était très faible. J’ai inspiré plus profondément. C’était de<br />

l’eau – tiède, viciée, mais de l’eau ! J’ai avalé une petite gorgée. Ce<br />

n’était pas frais et vivifiant comme un torrent de montagne, mais<br />

c’était désaltérant. Je me suis jetée sur la bouteille.<br />

Doucement ! m’a avertie Melanie. J’ai suivi son conseil. Nous avions<br />

eu de la chance de trouver cette cachette, mais ce n’était pas une raison<br />

pour gaspiller. En outre, j’avais envie de me mettre quelque chose<br />

de solide sous la dent, maintenant que la brûlure du sel sur mes plaies<br />

avait cessé. J’ai reporté mon attention sur les brioches et j’ai commencé<br />

à lécher la bouillie de gâteau protégée dans son sachet longue<br />

conservation.<br />

Le dernier placard était vide.<br />

J’étais à peine rassasiée, mais Melanie brûlait déjà de repartir. J’ai<br />

rangé mes déchets dans mon sac et abandonné mes bouteilles vides<br />

dans l’évier pour faire de la place. <strong>Les</strong> nouvelles bouteilles étaient<br />

lourdes, mais leur poids avait quelque chose de rassurant. Ce soir,<br />

quand je m’étendrais sur le sable du désert, je ne serais ni assoiffée ni<br />

affamée. Toute ragaillardie par l’afflux de sucre dans mes veines, je<br />

suis sortie de la cabane pour retrouver la fournaise de l’après-midi.

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