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Les ames vagabondes

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Je distinguais enfin le visage de Jared. Il avait le fusil en bandoulière<br />

dans son dos et un couteau à la ceinture. Il a tendu les mains ; il y avait<br />

un tissu noir dans ses paumes. J’ai compris aussitôt.<br />

— Oui. Bande-moi les yeux. Vite !<br />

Il a hoché la tête et s’est approché avec le tissu ; j’ai fermé les yeux – je<br />

les aurais fermés de toute façon, même s’il n’avait pas apporté de<br />

bandeau.<br />

Il a fait un nœud rapidement, bien serré. Il m’a fait tourner rapidement<br />

sur moi-même… plusieurs tours.<br />

Puis ses mains m’ont saisie.<br />

— Ça suffit.<br />

Il m’a attrapée et soulevée du sol. J’ai étouffé un cri de surprise au moment<br />

où il m’a jetée sur son épaule comme un sac de farine. Je me suis<br />

retrouvée la tête et le torse pendant sur son dos, à côté du fusil, les<br />

jambes plaquées contre sa poitrine. Il marchait à grands pas. Je rebondissais<br />

sur son épaule, mon visage frottait contre sa chemise à chaque<br />

enjambée.<br />

J’avais perdu tout sens de l’orientation ; je n’essayais même pas de me<br />

repérer. Je me concentrais sur ses pas. Vingt, vingt et un, vingt-deux,<br />

vingt-trois…<br />

Son corps suivait les inclinaisons du conduit. Une descente… puis une<br />

montée… Surtout, ne pas se laisser distraire !<br />

Quatre cent douze, quatre cent treize, quatre cent quatorze…<br />

J’ai su quand nous étions sortis ; l’odeur du sable, la brise du désert.<br />

L’air était chaud, alors qu’il était près de minuit.

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