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Les ames vagabondes

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J’ai poussé un nouveau hurlement, en me débattant pour échapper à<br />

ces mains qui m’entravaient.<br />

— Du calme, Gaby ! Du calme. Tout va bien. (C’était la voix de Jared.<br />

Pour une fois, que ce soit lui ou un autre ne faisait nulle différence.)<br />

— Monstres ! ai-je hurlé à m’en déchirer les cordes vocales.<br />

— Elle a une crise d’hystérie, a expliqué Doc. Tenez-la.<br />

Un éclair cinglant a traversé mon visage. On m’avait giflée.<br />

Il y a eu un cri de stupeur, loin de la mêlée.<br />

— Qu’est-ce que vous faites ? a rugi Ian.<br />

— Elle a une crise de nerfs, ou quelque chose de ce genre, Ian. Doc<br />

tente de lui faire reprendre ses esprits.<br />

Mes oreilles tintaient, mais ce n’était pas à cause de la claque. C’était<br />

l’odeur – l’odeur du sang argent dégouttant de la table d’opération –,<br />

l’odeur de la mort chez nous les âmes. La pièce s’est mise à se tordre, à<br />

se refermer sur moi, comme si j’étais dans le ventre d’un ver géant. La<br />

lumière dessinait d’étranges formes, convoquant les horreurs de mon<br />

passé. Un Vautour déployant ses ailes, un monstre à griffes abattant<br />

ses lourdes pinces. Doc, tout sourires, approchant de moi ses mains<br />

dégoulinantes d’argent. La pièce a effectué une autre rotation, avec<br />

une lenteur d’airain, et tout a viré au noir.<br />

Je ne suis pas restée longtemps inconsciente. Quelques secondes, tout<br />

au plus. J’étais bien trop lucide à mon réveil ; l’oubli aurait été si doux.

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