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Les ames vagabondes

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Trudy et Heidi faisaient cuire du pain dans la cuisine et partageaient<br />

une pomme juteuse d’un vert lumineux. Elles mordaient dans le fruit<br />

tour à tour.<br />

— Ravie de te revoir ! a lancé Trudy, l’air sincère, en portant la main à<br />

ses lèvres pour finir sa bouchée.<br />

Heidi m’a saluée d’un mouvement de tête, les dents plantées dans la<br />

pomme. Jamie m’a donné un coup de coude, d’un air innocent, pour<br />

me montrer que les gens m’aimaient bien. Qu’il s’agît d’une simple politesse<br />

ne lui effleurait pas l’esprit.<br />

— Tu lui as gardé un repas ? a-t-il demandé.<br />

— Bien sûr, a répondu Trudy. (Elle s’est penchée sous le four et s’est<br />

relevée avec un plateau dans les mains.) Je l’ai gardé au chaud. Ce doit<br />

être tout dur maintenant, mais ça reste mieux que le quotidien.<br />

Sur le plateau, il y avait un grand morceau de viande rouge. L’eau<br />

m’est montée à la bouche ; la portion était gargantuesque.<br />

— C’est bien trop…<br />

— Il faut manger tout ce qui est périssable le premier jour, m’a encouragée<br />

Jamie. Tout le monde s’empiffre jusqu’à se rendre malade, c’est<br />

une tradition.<br />

— Tu as besoin de protéines, a ajouté Trudy. On est à l’eau et au pain<br />

sec depuis trop longtemps ; je m’étonne, d’ailleurs, que personne ne<br />

soit tombé malade.<br />

J’ai mangé ma portion de viande sous le regard de Jamie qui épiait<br />

mes gestes comme un faucon, s’assurant que je ne laissais rien. J’ai

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