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Les ames vagabondes

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nous allons nous rationner. Je veux m’empiffrer. Je remplis mes<br />

poches de barres de céréales.<br />

Une chose encore : je fonce à l’évier et remplis ma gourde. Je passe ma<br />

tête sous le jet et bois au robinet. L’eau fait un drôle de bruit quand<br />

elle tombe dans mon estomac vide.<br />

Maintenant que j’ai terminé, la panique me prend. Je veux me sauver.<br />

La civilisation est synonyme de mort.<br />

Je fais bien attention où je mets les pieds en me dirigeant vers la<br />

sortie, de crainte de trébucher avec mon sac plein à craquer ; c’est<br />

pour ça que je ne vois pas la silhouette noire qui se tient dans le patio.<br />

Je ne la remarque qu’au moment où je pose la main sur la baie vitrée.<br />

J’entends son juron étouffé en même temps qu’un cri s’échappe de ma<br />

bouche. Je tourne les talons pour me ruer vers la porte d’entrée côté<br />

façade, en espérant que les verrous ne seront pas mis, ou pas trop durs<br />

à ouvrir.<br />

Je n’ai pas fait deux pas que deux mains rudes me saisissent les épaules<br />

et m’attirent contre son corps. Un corps trop grand, trop fort pour<br />

être celui d’une femme. La voix de basse qui s’en échappe achève de<br />

me le prouver.<br />

— Un bruit et tu es morte…, souffle l’homme derrière moi.<br />

Je sens une pointe froide presser ma peau sous ma mâchoire. Je ne<br />

comprends pas. Qu’attend-il donc ? Tous les monstres suivent les<br />

règles à la lettre ! Je donne la seule réponse qui me vient :<br />

— Vas-y ! Tue-moi ! Ça vaut mieux que d’être un sale parasite !

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