sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...
sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...
sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
TABLEAU D 105<br />
En t<strong>and</strong>em, ces deux histoires servent à illustrer la relation précaire de Charles avec<br />
son père. Sur la droite, Alex<strong>and</strong>re se bat avec un énorme lion ; ceci fait allusion aux<br />
querelles constantes de Charles avec Philippe, que Chastellain appelait « Le gr<strong>and</strong><br />
lion ». Un lion similaire était aussi frappé sur les monnaies de Philippe (fig. 125b).<br />
La partie gauche, se réfère à un incident qui eut lieu entre père<br />
et fils, à cause de l'ingérence des deux conseillers du duc<br />
Philippe, les seigneurs Jehan et Antoine de Croy. 188 Lorsque<br />
Philippe ordonna à Charles de donner un emploi de sa maison à<br />
un fils de Jehan, Charles embaucha quelqu’un d’autre.<br />
Convoqué devant son père, Charles accuse les Croys de<br />
trahison, et refuse une seconde sollicitation de son père pour le<br />
même emploi. Furieux, Philippe tire son couteau et se rue vers<br />
lui ; mais Charles arrive à le désarmer et sort de la pièce. 189<br />
Cette illustration assimile cette querelle avec l’épisode de<br />
Fig. 125b - Monnaie en or de<br />
Philippe le Bon avec un lion<br />
Clitus, car dans tous deux, il y a un protagoniste qui est insulté par l’autre, et pique<br />
une crise de colère l’incitant à attaquer son adversaire. Mais alors que, selon Quinte<br />
Curce, Clitus est tué en dehors de la salle du festin, celui-ci reste ici dans la salle ; et<br />
t<strong>and</strong>is qu’Alex<strong>and</strong>re avait utilisé en réalité une lance, il utilise dans cette miniature un<br />
couteau, tout comme le duc Philippe attaquant son fils.<br />
Folio 41 - Alex<strong>and</strong>re malade, aux abords de la rivière Cyndus. La mort de Sisines.<br />
Cette illustration est un amalgame de deux épisodes consécutifs du Livre 3 (3.5.1-<br />
3.7.15) qui font allusion à la suite de l’incident précédemment décrit, survenu entre le<br />
duc et son fils.<br />
L’eau très claire de la rivière Cyndus, qui traverse la Cilicie, incita Alex<strong>and</strong>re à se<br />
déshabiller et à prendre un bain. Mais au moment où son corps surchauffé pénétra<br />
dans l’eau, il frémit, devint pâle et tomba malade. Il fut alors emmené dans sa tente<br />
pour être traité par son médecin, un Acarnanien du nom de Philippe. En subissant son<br />
traitement, il reçoit une lettre de Parménion, accusant son médecin d’être un espion de<br />
Darius et de vouloir l’empoisonner. Alors que Philippe veut lui donner une potion,<br />
Alex<strong>and</strong>re lui montre la lettre de Parménion mais boit néanmoins ; et malgré une<br />
aggravation initiale, il regagne la santé trois jours plus tard.<br />
Cet épisode est suivi par celui de Sisines, un Persan qui avait autrefois servi le père<br />
d’Alex<strong>and</strong>re, et qui devint l’adjoint de son fils. Une lettre envoyée par Nabarzanes à<br />
Sisines, lui dem<strong>and</strong>ant de trahir son maître au profit de Darius, tombe entre les mains<br />
188 En tant que son conseiller le plus proche, Antoine de Croy figure en robe grise et turban noir à côté du<br />
duc Philippe dans la fig. 58. Son nez est ressemblant à celui de son fils dans la fig. 119.<br />
189 Brion 2006, p. 50.