sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...
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TABLEAU A 55<br />
Commentaires de Malte Prietzel (après la publication de la version anglaise et avant le<br />
rajout de l’annexe III) :<br />
« Si on admet le double sens de cette peinture A, on doit, à mon avis, aussi bien admettre le<br />
triple ou quadruple sens ou, disons, une ambigüité peu définie. Au premier plan, c'est une<br />
lamentation comme beaucoup d'autres lamentations (bien qu'elle se distingue par des détails,<br />
comme l'arrangement des personnages, les couleurs des vêtements etc.). Au second plan, ce<br />
sont les membres de la dynastie ducale qui s'occupent du corps du Christ, donc de l'Eglise, et<br />
font ainsi témoignage de leur piété. Cette interprétation est tout-à-fait plausible - pourvu que<br />
l’identification des personnages soit juste, et à mon avis, tel est le cas; si trois personnes<br />
venaient à ressembler aux trois personnages les plus importants à la cour de Bourgogne, ce<br />
serait un hasard peu plausible. Au troisième plan, dans des circonstances politiques précises,<br />
telles qu'elles existaient au milieu des années 1460, ce service pour l'Eglise pourrait se référer<br />
au projet de croisade. Au quatrième plan, cela pourrait être une accusation de Frédéric III. De<br />
ce point, d'ailleurs, je ne suis pas vraiment convaincu. D'une part, l'identification de l'homme<br />
aux pieds du Christ à l'empereur ne me semble pas aussi évidente que les identifications des<br />
autres personnes. D'autre part, le vrai "coupable" en 1464-1465 était Louis XI, roi de France,<br />
au moins du point de vue de la cour de Bourgogne, d'autant plus qu'on était très peu content de<br />
la politique de ce roi en général (question des villes de la Somme, Guerre de la Ligue du Bien<br />
public)… »<br />
« On pourrait dire : c’est un jeu pour ceux qui connaissent ses règles, et le jeu ne serait pas<br />
tellement intéressant si tout le monde connaissait les règles. En plus, si on reconnaissait tout de<br />
suite que ce sont tels et tels personnages, l’image ne serait plus un moyen de propag<strong>and</strong>e<br />
habile. C’est pourquoi le peintre ne veut pas identifier les personnages d’une manière évidente.<br />
D’ailleurs, s’il avait voulu faire cela, il aurait pu les identifier en ajoutant leurs armoiries. »