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sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...

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BIBLIOGRAPHIE 163<br />

Le gobelet, dont le tronc est en cristal de roche, est un chef d’œuvre d’orfèvrerie orné<br />

d’emblèmes très intéressants (fig. 216-17). Sur la bordure du col et du pied, nous<br />

découvrons une alternance de quatre symboles séparés par des incrustations de pierres<br />

précieuses : un briquet, un triplet de perles, une fleur de lys, et un symbole de lettres<br />

nouées qui ressemble, au premier abord, à celui de Philippe le Bon. Ce dernier<br />

apparait par exemple sur une page de manuscrit peinte par Vrelant (fig. 219) pour le<br />

duc Philippe. Une succession de briquets et de lettres nouées borde le toit de la tente<br />

qui porte le signe de la croix de St André. Mais les trois perles n’y figurent pas, et<br />

aucun autre objet, ou manuscrit ayant appartenu à Philippe le Bon, n’associe les perles<br />

avec les emblèmes de la maison ducale. Quant aux lettres nouées du gobelet, elles<br />

affichent une différence avec celle de Philippe le Bon : un deuxième nœud en forme<br />

de « A » apparaît au dessus de leur nœud central (fig. 217).<br />

Fig. 218 – Lettres nouées de Philippe le Beau et Jeanne la Folle Fig. 219 - Symboles du briquet et lettres nouées<br />

Je propose que les lettres nouées du gobelet représentent deux paires de lettres M et A<br />

superposées faisant allusion à l’union de Marie de Bourgogne et Maximilien de<br />

Habsbourg, dont leur nom commençait par ces deux lettres. Etant donné que le père<br />

de Marie avait utilisé le symbole des C et M noués, et que son fils, Philipe le Beau qui<br />

avait épousé Jeanne la Folle, utilisa les lettres nouées P et J (fig. 218), Marie et<br />

Maximilien devaient aussi avoir un tel symbole. Quoi de mieux que deux M et A<br />

superposées et nouées, symbolisant en même temps la parfaite harmonie de leur<br />

alliance ? 260 Pour les blasons, il était coutumier de combiner ceux des mariés après<br />

chaque alliance matrimoniale. De même, en comm<strong>and</strong>ant ce gobelet, Marie y avait<br />

placé l’ensemble des emblèmes auxquels elle et son mari avaient droit : le briquet que<br />

Maximilien pouvait maintenant réclamer en tant que nouveau souverain de l’ordre de<br />

la Toison d’or, les trois perles de la maison de Frédéric III, une fleur de lys qui<br />

260 Les lettres M et A pouvaient symboliser aussi le cri héraldique du duché, Montjoie saint Andrieu, qui<br />

devint aussi le cri de l’ordre de la Toison d’or ; Pastoureau 1996, p. 100-101.

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