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sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...

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136 MECENES ERUDITS ET PEINTURES ENIGMATIQUES<br />

tout en faisant l’éloge de Tamerlan (fig. 168). 226 La renommée de Tamerlan perdura et<br />

donna même naissance à des opéras tels le Tamerlano de Haendel au XVIII e siècle.<br />

Après leur défaite, les troupes ottomanes s’éparpillèrent ; et Manuel retourna en 1403<br />

à une Constantinople libérée et jubilante de joie. Pendant un quart de siècle,<br />

Constantinople retrouva sa prospérité et regagna même quelques bouts de territoires<br />

(voir carte 3). A bien des égards, ceci apparut comme « une nouvelle preuve que<br />

Constantinople était toujours sous la protection de la Mère de Dieu ». 227 Pour un<br />

hellénophile comme Strozzi, la nouvelle prospérité de Constantinople après le miracle<br />

de Tamerlan, était un événement qui méritait d’être célébré, et devait être<br />

commémorée à travers une peinture pour la postérité.<br />

Dans ce qui suit, nous verrons que, telles les fresques de Gozzoli, la peinture de<br />

Gentile incorpore un deuxième niveau de lecture qui célèbre le voyage des Mages<br />

vers une deuxième Nativité, en l’occurrence, la renaissance de Constantinople sous la<br />

protection de la Vierge (même si au moment où Strozzi comm<strong>and</strong>ait ce tableau, les<br />

Ottomans s’étaient regroupés et menaçaient Byzance à nouveau). Si dans une optique<br />

rétrospective d’aujourd’hui, la défaite de 1402 des Ottomans ne paraît que temporaire,<br />

dans la perspective italienne de 1423 elle était toujours vue comme un miracle.<br />

G.3 – L’énigme de Gentile<br />

L’opinion générale à la lecture des trois lunettes situées en haut de la peinture de<br />

Gentile est qu’elles représentent trois étapes du voyage des Mages (de gauche à<br />

droite) : (a) l’apparition d’une étoile brillante dans le ciel, (b) qu’ils suivent jusqu’à<br />

Jérusalem, (c) et puis vers Bethlehem. C’est une lecture qui parait naturelle à première<br />

vue, si l’on suit la séquence narrative de gauche à droite et d’une lunette à l’autre.<br />

Mais par un regard plus attentif nous pouvons apercevoir que beaucoup de détails<br />

semblent contredire cette interprétation. Par exemple, d’après Matthieu 2:9, les Mages<br />

avaient vu l’étoile en Orient et ne pouvait se rencontrer au bord de la mer (comme<br />

dans la première lunette) avant d’arriver à Bethlehem. 228 D’autres détails aussi<br />

soulèvent des questions : pourquoi est-ce que des soldats massacrent des paysans dans<br />

la première lunette ? Et si la cité qui se trouve au milieu de la seconde lunette est<br />

supposée être Jérusalem, pourquoi ne renferme-t-elle pas le Dôme du Rocher ? C’était<br />

une pratique courante de l’époque d’identifier les cités par leurs édifices les plus<br />

226<br />

Soudavar 1999, p. 256-60.<br />

227<br />

Baum 2002.<br />

228<br />

Matthieu 2:9 : « l`étoile qu`ils avaient vue en Orient marchait devant eux jusqu`à ce que, étant<br />

arrivée au-dessus du lieu où était le petit enfant, elle s`arrêta ». Les Mages furent initialement perçus<br />

comme des Persans ; Memling fut le premier à introduire un Mage africain.

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