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sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...

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TABLEAU D 89<br />

plus probable est Jean IV d'Auxy (1400-74), qui était Premier Chambellan de Charles<br />

le Téméraire et très actif dans les cérémonies du mariage entre le duc et la <strong>princes</strong>se<br />

anglaise. Il avait été le précepteur d’éducation physique de Charles, et tenait une<br />

richesse considérable, ce qui est en conformité avec les vêtements somptueux que<br />

Joseph d’Arimathé porte sous sa cape, et le fait qu’il lui avait donné d’autres cadeaux,<br />

tel ce canon frappé des armoiries ducales que Charles utilisa à Nancy. Il avait deux<br />

fils bâtards, Antoine et Georges, qui avaient participé aux tournois organisés à<br />

l’occasion des cérémonies de mariage de 1468. L’ainé, Antoine, était un homme<br />

d’arme et devint par la suite, le chef des archers personnels de l’empereur Maximilien<br />

I. 158 Comme Nicodème a une épée et un habillement rappelant celui de Joseph<br />

d’Arimathé, un visage lui ressemblant mais en plus jeune, il représente probablement<br />

Antoine. Ainsi, père et fils sont en train de lever le corps du Christ, ce qui semble<br />

indiquer, comme sur le Tableau A, qu’ils avaient ou bien participé à cette croisade<br />

avortée de 1464, ou étaient prêts à prendre la Croix sous les ordres de Charles. Ils<br />

exprimaient ainsi leur dévotion inconditionnelle au duc et à l’Eglise.<br />

En considérant l’extrême jeunesse de la Vierge de cette Déploration, et la<br />

ressemblance de ses traits fins avec ceux du portrait de Marguerite d’York au Louvre<br />

(fig. 113), on pourrait croire que Marmion a délibérément présenté la Vierge à l’image<br />

de cette <strong>princes</strong>se anglaise. Après tout, une couronne inscrite avec le nom de<br />

Margueritte d’York coiffait la Madonna d’Aachen. 159<br />

Ce panneau de dimension modeste (51.8 x 32.7 cm), n’était certainement pas destiné à<br />

être pendu en un lieu public, comme l’était le Tableau A. C’était plutôt un objet votif<br />

de voyage, pour le duc ou son épouse.<br />

Lorsque Bernard Schnerb eut connaissance de mes interprétations, il souleva une<br />

question intéressante: « Pourquoi le présumé Jean d’Auxy et son fils portent-ils une<br />

barbe, alors que dans les manuscrits et peintures séculaires de l’époque, les<br />

Bourguignons sont généralement imberbes ? » C’est en essayant de trouver une<br />

réponse à cette question que je découvris ce magnifique manuscrit des Faits<br />

d’Alex<strong>and</strong>re le Grant du Getty, qui non seulement confirme l’identité de nos deux<br />

personnages barbus, mais jette une nouvelle lumière sur la relation intellectuelle entre<br />

le duc et son précepteur d’enfance.<br />

158 Piérard 2000, p. 106-107.<br />

159 Van der Velden 2000, p. 215-17. Van der Velden pense que cette couronne n’était pas faite pour être<br />

portée par Marguerite d’York, et qu’elle était destinée depuis toujours à la Madonna d’Aachen. Ses<br />

arguments reposent sur la taille réduite de cette couronne (12.5 cm de diamètre) qui semble trop petite<br />

pour une personne réelle. Cependant, on peut imaginer qu’à la manière des fig. 65, 68, 77, cette couronne<br />

n’était pas placée sur la tête mais sur un couvre-chef bourguignon, ou était tout simplement posée sur les<br />

cheveux noués de Marguerite, au-dessus de sa tête. La couronne inscrite au nom de Marguerite d’York<br />

sur la tête de la Madonna d’Aachen, associait l’image de la Vierge à la duchesse.

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