sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...
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TABLEAU A 25<br />
vœu prononcé au célèbre banquet du Faisan. Alors que la composition représente<br />
manifestement une scène de Déploration, l’idée essentielle du tableau et son but<br />
principal étaient de blâmer l’empereur Frédéric III pour la croisade avortée de<br />
Philippe le Bon.<br />
Quant aux visages, ils comportent assez de traits caractéristiques pour faire allusion<br />
aux personnes qu’ils devaient représenter, sans pour autant faire figure de portraits<br />
authentiques. S’ils étaient « lisibles » pour une certaine élite, ils devaient néanmoins<br />
apparaître comme des personnages saints, aux yeux du bas peuple croyant.<br />
A.1 - Philippe le Bon<br />
De nombreux portraits du duc Philippe existent, ils sont pour la plupart des copies<br />
d’originaux perdus, dont les deux plus importants sont attribués à Van der Weyden<br />
(fig. 6, 7). 8 Ils semblent le représenter entre la quarantaine et la cinquantaine.<br />
Fig. 6 - Le duc Philippe le<br />
Bon âgé de 40 ans<br />
Fig. 7 - Philippe le Bon, à<br />
l’âge de 50 ans<br />
Fig. 8 - Le duc Philippe en silhouette filiforme dans<br />
un manuscrit illustré par Van der Weyden<br />
Comme Lorne Campbell l’a remarqué « malgré le fait que les Flam<strong>and</strong>s cherchaient à<br />
produire des peintures très naturalistes, l’exactitude n’était pas leur objectif ultime, ni<br />
même dominant ». 9 Van der Weyden, par exemple, avait l’habitude d’allonger ses<br />
figures ; 10 on le constate, entre autres, dans un manuscrit illustré dans lequel Philippe<br />
le Bon est représenté par une silhouette squelettique, recevant une copie des<br />
Chroniques de Hainaut (fig. 8). Les portraits peints par Van der Weyden seront donc<br />
8<br />
Jugie 1997, p. 57-60. Jugie remarque que notre fig. 7 a été récemment attribuée à Van Eyck.<br />
9<br />
Campbell 1998, p. 19.<br />
10<br />
Van der Kemperdick, connaissant la tendance de Van Weyden d’allonger les visages, note une gr<strong>and</strong>e<br />
ressemblance entre les portraits de Philippe le Bon et celui de son chancelier, Nicolas Rolin. Van der<br />
Kemperdick 1999, p. 69 et 98.