03.07.2013 Views

sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...

sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...

sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

84 MECENES ERUDITS ET PEINTURES ENIGMATIQUES<br />

C.2 – L’inspiration initiale<br />

Il est intéressant de noter que dans le triptyque de Braque (par Van der Weyden) qui<br />

est aussi au Louvre (fig. 108), Jean le Baptiste est représenté de façon similaire, avec<br />

un livre et sa pèlerine typique, mais sans agneau; en revanche, sa proclamation au<br />

sujet de l’Agneau de Dieu est écrite à côté de sa bouche. En analysant les écritures et<br />

leur position dans chaque panneau, Alfred Acres a expliqué les effets visuels que Van<br />

der Weyden a créés pour chacun. Par exemple, les mots de Jean le Baptiste sortent de<br />

sa bouche en flottant dans l’air, t<strong>and</strong>is que les mots du panneau de Marie-Madeleine<br />

(qui correspondent à un texte écrit non pas par elle, mais sur elle) sont présentés en<br />

format de livre imprimé, avec des lignes horizontales et des lettres toutes droites. Le<br />

premier visualise une proclamation orale, et le second, un commentaire diffusé par<br />

écrit (ou en imprimé). 150 Pour un artiste qui attache une telle importance aux détails,<br />

la pèlerine de Jean le Baptiste et le livre en ses mains, sans référence à l’agneau,<br />

devaient avoir une signification particulière. T<strong>and</strong>is que les mots de l’évangile (Jean<br />

1:29) sortent de sa bouche, il montre du doigt le passage correspondant dans la Bible<br />

qu’il tient. Il visualise, le récit de St Jean l’Evangéliste et le personnifie en même<br />

temps. 151 En outre, contrairement aux autres peintures de Van der Weyden, St Jean<br />

l’Evangéliste, ne porte pas sa pèlerine rouge ; ceci indique peut-être que la pèlerine<br />

que porte Jean le Baptiste est en réalité empruntée à son homonyme. Cette allusion de<br />

double personnalité pour St Jean-Baptiste donna probablement à Van der Weyden<br />

l’idée de le réutiliser dans la Vierge de Médicis.<br />

C.3 - Angelo Tani et Memling<br />

Enfin, les explications que je viens de donner peuvent nous éclairer sur la raison pour<br />

laquelle Tani avait confié la production d’une œuvre aussi importante que le triptyque<br />

du Dernier jugement de Gdansk, 152 au très jeune et encore méconnu Memling,<br />

presqu’un an après son départ de Bruges en 1464, lorsqu’il avait été relevé de ses<br />

fonctions. 153 Cette peinture devait être placée dans une église de Florence, 154 et si<br />

Tani choisit un peintre lointain plutôt qu’un Florentin, c’est qu’il devait avoir une<br />

150 Acres 2000, p. 87-89.<br />

151 Les mots écrits sont au lieu de l’agneau et le livre tenus d’habitude par St Jean-Baptiste.<br />

152 La partie centrale du triptyque mesure 241 x 180.8 cm, et chaque aile, 242 x 90 cm.<br />

153 D’après les arguments, très convaincants de Barbara Lane, Tani devait avoir comm<strong>and</strong>é le tableau<br />

vers 1465, à l’occasion d’un retour probable et de courte durée à Bruges. En effet il devait régler des<br />

affaire en suspens et de remettre les clefs de la succursale de la Banque des Médicis à son successeur,<br />

Tommaso Portinari; Lane 1991, p. 626-27.<br />

154 D’après le raisonnement de Lane, ce triptyque par sa composition était probablement destiné à un<br />

monument funéraire pou une église florentine. Il fut envoyé de Bruges en 1473 par Portinari (qui<br />

entretemps s’était approprié le tableau), mais fut volé par des pirates et n’arriva jamais à destination;<br />

Lane 1991, p. 631-39. Il est aujourd’hui à Gdansk.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!