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sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...

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68 MECENES ERUDITS ET PEINTURES ENIGMATIQUES<br />

duc de Bourgogne, changèrent le rapport de force entre les deux protagonistes, en<br />

faveur du pape.<br />

En 1437, Philippe le Bon qui était déjà engagé dans la construction d’une flotte pour<br />

récupérer la Terre Sainte, était conscient du fait que l’union des Eglises latine et<br />

grecque faciliterait le « passage » à Jérusalem. 109 Malgré la réussite du concile de Bâle<br />

pour trouver un compromis avec les Hussites (voir sections F.2 et F.5), et son aptitude<br />

pour engager un dialogue sérieux avec les Grecs, le duc décida, après maintes<br />

réflexions, de s’allier au pape, car il savait qu’il aurait besoin de son autorité pour<br />

toutes futures croisades. Il décida donc de retirer son soutien au concile de Bâle, et<br />

envoya le 18 Août 1438 une délégation de haut rang à Ferrare. Entretemps, le basileus<br />

était arrivé à une conclusion similaire : le concile de Bâle serait sans doute plus ouvert<br />

aux arguments théologique des Grecs, mais l’union ne pouvait être effective sans le<br />

sceau d’approbation du pape et c’est lui seul qui pouvait fournir l’aide militaire dont il<br />

avait tant besoin. 110 L’arrivée du basileus à Ferrare, suivie par la délégation du duc de<br />

Bourgogne, donna au concile du pape une légitimité à laquelle ne pouvait prétendre le<br />

concile de Bâle. Malgré l’élection d’un nouveau pape par le concile de Bâle en<br />

1440, 111 ce dernier perdit peu à peu son autorité et dut se dissoudre en 1449.<br />

Après un délai de quatre mois dem<strong>and</strong>é par le basileus, et quelques accrochages<br />

théologiques sans conclusion, Ferrare fut frappé par la peste, et le concile dut être<br />

transféré ailleurs. Pendant ce temps, les frais des 700 délégués pesaient lourd sur la<br />

trésorerie du pape, qui souffrait déjà de l’acheminement d’une bonne partie des<br />

revenus ecclésiastiques vers le concile rival de Bâle. Ainsi, la décision de Cosimo dei<br />

Medici, d’inviter le concile à Florence et de couvrir les frais des délégués grecs, le<br />

sauva de la faillite et permit l’avancement des pourparlers.<br />

Les questions théologiques furent finalement adressées à Florence. La plus importante<br />

était celle du filioque: le Saint Esprit émanait-il du Père, comme le croyaient les<br />

Grecs, ou « du Père et du Fils », comme l’entendaient les Latins ? Les premiers<br />

prétendaient que le Troisième concile œcuménique interdisait tout changement ou<br />

rajout au Credo nicéen, et que l’interprétation des Latins était inadmissible car il<br />

donnait implicitement deux origines au Saint Esprit. Les Latins rétorquèrent que leur<br />

interprétation n’était pas un rajout au Credo nicéen, mais une clarification, à travers<br />

l’étude de plusieurs manuscrits, autres que ceux dans lesquels les Grecs lisaient que le<br />

Saint-Esprit émanait du « Père à travers le Fils » ; ce à quoi Marc d’Éphèse répondit<br />

que les Latins avaient recours à des textes corrompus pour justifier leur position. 112 En<br />

fin de compte, malgré les objections de Marc d’Éphèse, le concile de Florence décréta<br />

109<br />

Paviot 2003, p. 84-86.<br />

110<br />

Lanne 1991, p. 357.<br />

111<br />

Le concile de Bâle élut le duc Amadeus VIII de Savoie comme pape Félix V (p. 1440-49).<br />

112<br />

Geanakoplos 1991, p. 331-41.

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