03.07.2013 Views

sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...

sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...

sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

52 MECENES ERUDITS ET PEINTURES ENIGMATIQUES<br />

même que les posters d’aujourd’hui peuvent être collés sur des panneaux, certaines de<br />

ces toiles, tel le fragment d’Oxford, ont été peut-être traitées de la même façon pour<br />

une utilisation plus durable.<br />

Les chapitres de l’ordre de la Toison d’or se tenaient généralement dans une ville<br />

autre que Dijon. A chacune de ces réunions, les places des chevaliers étaient marquées<br />

par leurs armoiries, accrochées sur des panneaux directement au-dessus d’eux. Ces<br />

armoiries étaient, pour l’occasion, des copies d’originaux qui demeuraient à la Sainte<br />

Chapelle de Dijon. 75 Par analogie, nous pouvons imaginer que des copies Tableau A,<br />

auraient été peintes sur toile souple, et envoyées aux réunions. Deux chapitres<br />

seulement se réunirent entre 1465, la date de création de A, et l’extinction de la lignée<br />

des ducs de Bourgogne en 1477 : le 8 mai 1468 à Bruges, et le 2 mai 1473 à<br />

Valenciennes. En tant que chancelier de l’ordre, Fillastre participa à tous deux ; il est<br />

alors probable qu’il aurait fait faire pour le premier (qui s’est tenu du vivant de Paul<br />

II), sinon pour les deux, une copie sur toile du Tableau A qu’il avait comm<strong>and</strong>ité luimême.<br />

Le fragment d’Oxford peut être le restant d’une de ces toiles, et comme toute<br />

autre copie gardée en Bourgogne, a dû être modifiée ou découpée sous la domination<br />

Habsbourg.<br />

A.12 – Le syndrome Van der Goes et la renommée de Marmion<br />

Pendant longtemps, un peintre aussi important que Robert Campin (c.1375-1444)<br />

resta méconnu, et ses œuvres furent souvent attribuées à Van der Weyden. 76 La<br />

« redécouverte » d’autres peintres célèbres flam<strong>and</strong>s, tel que Petrus Christus (c. 1410-<br />

73), n’est qu’un phénomène récent. 77 Beaucoup d’autres sont encore ignorés. Hugo<br />

Van der Goes fut certainement très loué en son temps, mais pas plus que Simon<br />

Marmion. Cependant, comme le corpus des œuvres attribuées à Van der Goes est<br />

important, c’est sa renommée qui domine aujourd’hui la peinture flam<strong>and</strong>e de la<br />

deuxième moitié du XV e siècle, et ceci au dépend de Marmion. Il en résulte que non<br />

seulement la théorie de Firmenich-Richartz, attribuant l’original de ces Déplorations à<br />

Van der Goes, ne fut jamais contestée, mais d’autres mythes y furent ajoutés pour<br />

renforcer la suprématie de Van der Goes. Ainsi, Maryan Ainsworth a jugé que la<br />

forme des mains et les détails très développés des visages du Tableau E, avaient subi<br />

l’influence de Van der Goes. Pour le justifier, elle a dû créer une théorie suivant<br />

laquelle Marmion avait trouvé Van der Goes à G<strong>and</strong> dans les années 1475-78, et qu’il<br />

avait dû peindre le Tableau E sous son influence, un peu plus tard, vers 1480. 78 Mais<br />

75<br />

Ces blasons étaient constamment repositionnés pour refléter les changements intervenus dans les rangs<br />

des chevaliers ;Van den Bergen-Pantens 1996b, p. 223.<br />

76<br />

Foister 1996, p. 1-8.<br />

77<br />

Upton 1995, p. 53.<br />

78<br />

Voir l’article d’Ainsworth dans Kren et McKendrick 2003, p. 203-05.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!