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sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...

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EPILOGUE 149<br />

avaient toujours considéré que l’Iran faisait partie de leur fief, et qu’Abou-Sa`id et ses<br />

aïeuls étaient des usurpateurs. Pour parer à cette revendication, Abou-Sa`id utilisa<br />

cette illustration du Châhnâma pour divulguer le secret de famille (Jochi étant un<br />

bâtard), que les histoires officielles des Mongols de l’Iran et de la Chine avaient passé<br />

sous silence. La survivance de l’unique copie de l’Histoire Secrète des Mongols, en<br />

mongolien, confirme la bâtardise de Jochi ; mais sans elle, cette illustration aurait été<br />

notre seule source à fournir un indice sur la généalogie problématique de la Horde<br />

d’Or. Une illustration est un document historique et sa lecture peut fournir des<br />

informations aux mêmes titres que des textes.<br />

De façon similaire, certaines des peintures<br />

analysées dans cette étude, révèlent des<br />

informations qui ne se trouvent nulle part<br />

ailleurs. Par exemple, l’intervention d’Isabelle<br />

de Bourbon au profit des habitants de Liège,<br />

comme cela est suggéré par la fig. 121, n’est<br />

pas attestée dans les sources. De même, il n’y<br />

a pas de document qui prouve la participation<br />

de Palla Strozzi au financement de la rançon<br />

de Jean Sans Peur, ou de ses dépenses<br />

ultérieures. Cependant, la place proéminente<br />

que le jeune prince occupe dans le tableau de<br />

Gentile (fig. 153), et les éperons qu’on lui<br />

attache aux pieds, suggèrent que Palla Strozzi<br />

avait comm<strong>and</strong>ité ce tableau pour mettre en<br />

évidence son rôle dans la réhabilitation de<br />

Jean Sans Peur à chevaucher de nouveau en<br />

tant que prince bourguignon.<br />

Pour augmenter leur prestige ou établir une<br />

apparence de légitimité, les comm<strong>and</strong>itaires<br />

d’œuvres d’art avaient souvent tendance à<br />

Fig. 183 – Une page du Châhnâma du prince<br />

timouride Baysonghor<br />

vouloir surpasser un chef-d’œuvre existant. C’est ainsi que, pour éclipser les<br />

ravissants Corans produits sous la domination mongole, Tamerlan comm<strong>and</strong>a un<br />

gr<strong>and</strong> et magnifique Coran dont les pages mesuraient 210 x 140 cm, et dont le poids<br />

était approximativement une tonne. 247 De son côté, son petit-fils, le prince<br />

Bâysonghor (1397-1434), qui voulait surpasser le Abou-Sa`id-nâma, comm<strong>and</strong>a sa<br />

propre version du Châhnâma, avec des illustrations plus majestueuses et plus<br />

dem<strong>and</strong>a aux autres de lui prêter allégeance ; cet acte est illustré sur la droite, où l’on voit ces derniers<br />

mettre leur poing sur le cœur.<br />

247 Soudavar 1992, p. 59-62.

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