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sophisticated princes and enigmatic xv century paintings - Abolala ...

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TABLEAU A 53<br />

comme je le démontrerai dans E.1, les événements historiques plaident pour une<br />

datation de 1473 environ ; d’un autre côté, il faut se dem<strong>and</strong>er pourquoi Marmion, qui<br />

était un miniaturiste habitué à l’exécution de peintures minutieuses et expressives, et<br />

un maître reconnu dans ce domaine, a dû voyager dans sa vieillesse jusqu’à G<strong>and</strong>,<br />

pour imiter un peintre beaucoup plus jeune.<br />

Malgré les divers signes qui lient les personnages du Tableau A à la famille ducale,<br />

Rainald Grosshans proposa une datation avoisinant 1480 afin de le placer dans une<br />

période post-Van der Goesienne. De son côté , Maryan Ainsworth, en se basant sur le<br />

corps très développé du Christ, qu’elle reconnait comme symptomatique du XVI e<br />

siècle, proposa que notre tableau datait de cette période. 79<br />

Il est vrai que les études d’anatomie de Dürer (1471-1528) et de Michel-Ange (1475-<br />

1564) aboutirent au XVI e siècle à l’introduction de corps nus et musclés en peinture,<br />

mais il est également vrai que depuis Robert Campin, le corps du Christ devint très<br />

développé dans la peinture flam<strong>and</strong>e. Un Marmion qui, comme le reconnait d’ailleurs<br />

Ainsworth, 80 était capable de peindre minutieusement les moindres rides du visage<br />

dans des compositions en petit format, pouvait se permettre de produire dans une<br />

composition à gr<strong>and</strong> format, un corps surdéveloppé pour le Christ. Mais<br />

contrairement à Michel-Ange, les corps de Marmion ne sont pas anatomiquement<br />

corrects, et certains muscles, comme ceux des côtes droites, ne sont pas très naturels,<br />

car Marmion recherchait le dramatique et non l’anatomie. Par ailleurs, la Mise au<br />

tombeau attribuée au maître de la Madeleine de Mansi (fig. 63), 81 montre clairement<br />

qu’à la fin du XV e siècle, le corps du Christ était bien plus dramatique et développé en<br />

peinture flam<strong>and</strong>e qu’en Italie ou en pays germaniques. 82 En outre, la comparaison de<br />

la tête du Christ dans ce dernier avec celles de la figure 48, suggère l’utilisation d’un<br />

même type de carton. En d’autres termes, cette Mise au tombeau a été probablement<br />

produite par le successeur ou l’héritier de l’atelier de Simon Marmion ; une personne<br />

qui pourrait bien être sa fille, Marie Marmionne. 83 L’intérêt que montre ce peintre<br />

pour les images de Marie-Madeleine, et la position dominante qu’il lui attribue dans<br />

cette Mise au tombeau, reflètent peut-être l’affinité qu’elle ressentait envers son<br />

homonyme, Marie de Bourgogne. Enfin, l’exécution méticuleuse de cette Mise au<br />

tombeau et son image du Christ témoignent de la continuité du style de Marmion,<br />

longtemps après sa mort.<br />

79<br />

Je suis reconnaissant envers Maryan Ainsworth et Rainald Grosshans qui ont eu la gentillesse de<br />

m’écrire leurs opinions, bien qu’elles fussent contraires aux miennes.<br />

80<br />

Ainsworth 1992, p. 248.<br />

81<br />

See Christie’s 2004, p. 30.<br />

82<br />

L’analyse dendrochronologique de la Madeleine de Mansi du Gemäldegalerie de Berlin, suggère une<br />

datation de 1500 (rapport de Peter Klein du 2 mars 2007), ce qui doit être très proche de celle de la Mise<br />

en tombeau (fig. 63) à cause d’une ressemblance stylistique marquée.<br />

83<br />

Kren 1992, p. 22.

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