La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

ï%9. MARIE DANS LA DEMEURE DE JEAN
fils de Zébédée pour le fils de Dieu, un simple
homme pour Dieu même, ah! cruel et funeste
échange, triste et malheureuse consolation 1
! » Le
glaive était donc demeuré fixé en Marie. Son amour
accoutumé à un Dieu ne rencontrait plus qu'un
homme mortel; et la présence de ce fils d'adoption,
tout aimé qu'il était, semblait plutôt lui rappeler
son malheur que réparer son dommage. Jean, avec
la délicatesse qu'inspire toujours un amour vierge,
le comprenait lui-même ainsi : Oh ! que de fois n'at—il
pas dû, en laissant tomber des pleurs sur les
mains de sa divine mère et en les approchant de
ses lèvres, exhaler ce tendre regret : Je ne suis que
Jean, et il était Jésus!...
Deux grandes larmes apparaissaient dans les
yeux de Marie.
Comme un cyprès, sur la montagne de Sion !
III
Jérusalem même, la ville royale et sacerdotale,
fut donc le lieu de séjour offert par Jean à sa sainte
mère d'adoption. La maison qu'il y possédait sur
le mont Sion, confinait au Cénacle, ainsi que nous
l'avons déjà fait remarquer.
Généralement, on est d'accord sur cette demeure
de Marie après l'Ascension de son divin Fils. La
1
In sermone de duoderim strllis.