La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

LE CARMEL, APANAGE DE MARIE
plus précieux qui s'y rattachaient? En l'écoutant,
quelles ne durent pas être et l'admiration de ses
disciples et leur ambition de préparer, par leurs
désirs et leur sainteté, l'autre don du ciel?
Ils portaient un vêtement d'une simplicité "remarquable,
comme serait l'habit d'un ordre religieux.
Ce vêtement protégeait en eux la vie de pureté, de
pénitence et de prières que menaient ces pieux fils
d'Israël pour obtenir la réalisation des promesses
de la petite nuée. Le célèbre manteau qu'Elie, en
montant au ciel, laissa tomber aux pieds d'Elisée,
devint le mémorial de la vie céleste que devraient
continuer leurs disciples, un bouclier qui protégerait
leurs vertus. C'était un tissu aux poils rudes, retenu
sur le corps par une ceinture de cuir.
La beauté du genre de vie qu'on menait au Carmel,
petit coin privilégié de la Judée, le large manteau
de poils que portaient les fils des Prophètes, comme
tout cela présentait bien une suite, une parenté,
avec la non moins célèbre toison de Gédéon du
temps des Juges. La rosée avait couvert la toison,
alors que la terre à Tentour était demeurée sèche :
et au Carmel, le manteau de poils que l'on portait
se rapprochait de la toison ; il faisait aussi penser
à la mystérieuse rosée que la nuée avait promise :
et alors on priait, on se sanctifiait dans les grottes
préservatrices de la montagne, tandis que dans le
reste de la Judée les mœurs ne présentaient que
trop souvent un caractère de désolation.
Ce genre de vie, sous les auspices de la Vierge