La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

46o LA PARURE DE POURPRE
patriarches et les deux vierges chrétiennes, il y a
un premier lien charmant : celui qui unit la figure
à la réalité, l'esquisse au coloris. Rachel, gracieuse
esquisse de sainte Cécile, Rebecca, gracieuse
esquisse de sainte Agnès. D'un côté, les figures
des épouses de Jésus, de l'autre, ces heureuses
épouses. Une commune lumière de grâces, de candeur,
les enveloppe toutes les quatre. Mais on voit
de suite, pourquoi l'éclat de sainte Agnès et de
sainte Cécile surpasse celui de Rebecca et de
Rachel. La possession de Jésus donne à leur visage
une vivacité, qui ne se rencontre pas sur celui de
leurs devancières. Lorsque la jeune Agnès répondait
au fils du proconsul, qui la pressait d'accepter
sa main : « J'aime Celui que les anges servent, et
dont le soleil et la lune admirent la beauté », à ce
moment, il passait dans ses yeux un éclair, qui n'a
jamais passé dans les yeux de Rebecca. Et lorsque
sainte Cécile découvrait à Valérien qu'elle était
déjà aimée et possédée par Jésus, il y avait sur son
front un mélange de rougeur et de bonheur, de lis
et de roses, qui n'a jamais éclos sur le beau front
de Rachel. Nous comparions tout à l'heure les filles
des patriarches à deux chefs-d'œuvre d'albâtre.
Mais chez les vierges chrétiennes qui possèdent
Jésus, c'est quelque chose de mieux : dans l'albâtre
reluit une llamme. Sous l'action de cette ilamme
prisonnière,l'albâtre s'anime, se dore : on distingue
une délicatesse de travail, un fini que tout d'abord
on n'avait pas aperçu. Et sur les parois étincelle ce