La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

DANS L'ÉGLISE TRIOMPHANTE I83
ne pouvait demeurer la prisonnière de la mort et
du tombeau.
N'était-elle pas l'Immaculée, Tunique colombe
sans taehe. Elle n'avait jamais connu les insultes
de la concupiscence. Tandis que saint Paul disait
eu pleurant : L'ange de Satan a levé sa main contre
moi, elle avait dit dans le ravissement de sa candeur:
L'ennemi n'a rien trouvé en moi qui soit à lui. Il
n'avait pas été question pour elle du joug du péché,
ni de l'aiguillon de la tentation. Elle avait été, à sa
conception et à sa naissance, tout éthérée, toute
belle,, toute libre. Son immaculée virginité avait fait
sa liberté. Libre dans son cœur, libre dans son esprit,
libre dans tous ses mouvements, libre dans toutes
ses puissances, ah! comment aurait-elle connu la
captivité du tombeau ! L'affreux ver du sépulcre
s'est replié et a rampé loin d'elle. Pour nous, le
ver du remords nous prépare au ver du tombeau.
Mais pour elle, sans remords et sans tache, elle
n'avait rien à démêler avec la dernière pourriture.
La Tradition devait avoir des accents superbes
sur cette incompatibilité entre la Vierge et la putréfaction
du tombeau. Celui-ci, entre autres :
« Les deux termes de la vie, le commencement
et la fin, se correspondent. Où le péché a eu une
fois l'entrée, il entraîne après soi la mort et la
corruption; mais où le péché n'a jamais eu d'accès,
la mort aussi n'a aucun pouvoir de nuire. Puis donc
que nous sommes si assurés que la sainte Vierge
n'a jamais été oifensée par le péché originel, nous