La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

DE MARIE ET DE i/ÉGLlSE 463
Or, la tige a porté sa fleur, son étoile : c'est Jésus.
Mais avec Jésus, ce sont aussi sainte Agnès et sainte
Cécile.
Rébecca et Rachel appartenaient à la tige par
leur fécondité ; sainte Agnès et sainte Cécile appartiennent
à la fleur par leur virginité.
Irréprochable fécondité de la tige, céleste fleur
de la virginité : c'est là le deuxième lien qui unit
entre elles les filles des patriarches et les vierges
chrétiennes. Mais là aussi s'ouvre un nouveau
point de vue, où les visages de sainte Agnès et de
sainte Cécile présentent un éclat supérieur.
Qu'y a-t-il donc sur leurs visages qui se trouve
absent chez les filles des patriarches ?
Il y a un éclat qui leur vient de la contemplation
ininterrompue des choses éternelles.
La virginité, en effet, dit excellemment saint
Thomas d'Aquin, a pour fin la contemplation des
choses divines et éternelles; elle s'occupe de ce
qui est divin, chaste et impérissable, sans mélange
avec ce qui est périssable et souvent grossier.
Eh bien, c'est là ce qui rend la beauté des vierges
chrétiennes supérieure à celle des filles des patriarches.
Sur les physionomies de Rébecca et de Rachel, si
radieuses soient-elles — regardez-les bien — on
aperçoit pourtant un pli, une ombre : c'est le pli, le
nuage formé par les préoccupations inhérentes à
l'état du mariage, formé par les vapeurs qui montent
des choses inférieures ; leur beau regard n'est point