La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

DANS L'ÉGLISE TRIOMPHANTE l85
par sa pureté. Il l'a aimée jusqu'à s'y renfermer
neuf mois, s'y incorporer, ne faire plus qu'un avec
ce qu'il en a pris. Et il laisserait dans le tombeau
ta chair hospitalière, ô Marie? Oh! non. Sanctifiant
pour toi .l'entrée dans la vie, il embellira aussi ta
sortie : prison de la tombe, tu ne détiendras pas son
corps !
Dans un très ancien manuscrit cophte, Marie est
représentée désirant mourir, pour connaître et traverser
les mystérieux défilés du trépas à travers
lesquels son Jésus avait passé : mais elle demande
à n'y être pas arrêtée par le sceptre de la mort.
Aussi, dès que l'ange funèbre se présente pour
l'atteindre, la mère de Dieu en appelle-t-elle au bras
de son Fils?.,. Ne vous souvenez-vous pas, ange
funèbre, que lorsque vous frappiez de mort les
premiers-nés des Egyptiens, vous passâtes, en les
épargnant, les demeures des enfants d'Israël, marquées
sur leurs portes du sang d'un agneau figuratif
? Et ici, derrière la porte de ce tombeau, il y a
la Mère même de Dieu... passez, ange de la Mort !
Le privilège de Mère de Dieu réclamait donc,
avec non moins d'instance que le privilège d'Immaculée,
un décret d'exception à la captivité du tombeau
pour la glorieuse morte.
A-t-il été porté ce décret ?
Oui vraiment, il a été porté, et que sa rédaction
est nette et claire !
« LEVEZ-VOUS, SEIGNEUR, POUR ENTRER DANS VOTRE
REPOS. »