La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

386 LE CARMEL, APANAGE DE MARIE
pas celle qui est ma hien-aimée jusqu'à ce qu'ellemême
le veuille *.
Puis, c'est le large. Va au large' 1
, disait le Maître
au batelier de Galilée : une carmélite va au large,
elle n'a rien d'étroit dans ses vues. L'Ecriture dit
encore d'un cœur de prince Dieu lui avait donné
une latitude de cœur aussi vaste que celle du sable
qui forme la ceinture des mers 3
; une carmélite a
cette latitude le contour de son cœur est vaste
comme la ceinture qui enveloppe les mers.
Puis, c'est l'amour. Unecarmélite se fond d'amour
et de tendresse pour son Sauveur. Elle ne connaît
qu'une douleur, pour elle inconsolable : l'impuissance
d'aimer assez. Aussi se consume-t-elle comme
l'encens, auquel un Père de 1 Eglise prête ce soupir
de feu : Que je me consume pourvu que je plaise en
embaumant, peream dum placcam !Sainte Thérèse
apercevant, au retour d'une de ses extases, l'ennemi
du genre humain, Satan, le définit d'un trait, le
malheureux, il n aime pas! ei le monde lui aussi,
bien souvent, n'aime pas ou ne sait pas aimer : mais
une carmélite aime pour ceux qui n'aiment plus.
Elle aime tant qu'elle semble héritière ici-bas des
deux suprêmes baisers de la Vierge : du premier
baiser à la crèche et du dernier au pied de la Croix.
Puis, c'est la joie. Une carmélite est une créature
(luniiq., m, 5.
- S. Luc, v, 4«
!
III* Rois, iv, 29.