La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

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manifeste, vu que renoncer au mariage, en Orient
et à cette époque, était un grand, un très grand
sacrifice, surtout pour la fille du vainqueur des
Ammonites; et son père, en la vouant au célibat,
se privait de tout espoir de postérité, car elle était
son unique enfant *.
La Bible et la tradition rabbinique ajoutent un
détail qui ramène la scène des pleurs :
Cette coutume, dit le Livre des Juges, s'est,
depuis, toujours observée en Israël : que toutes les
filles d'Israël s'assemblent une fois Vannée pour
pleurer la fille de Jephté de Galaadpendant quatre
jours" 2
.
La tradition rabbinique qui interprète l'holocauste
dans le sens d'une immolation par la virginité, dit
que, quatre fois par an, les vierges d'Israël montaient
à son ermitage pour la consoler. Elles lui parlaient
sans la voir*.
Un grand deuil, un deuil public, continua donc,
chaque année, chez le peuple de Dieu, le cours des
larmes de la fille de Jephté. Soit qu'elle eût expiré
sur le bûcher, soit que le reste de ses jours se fût
écoulé dans une clôture perpétuelle, les pleurs qu'elle
avait demandé à verser, non sur la perte de sa vie,
mais sur sa virginité, ne tarirent pas. Les jeunes
1
Voir l'exposé de cette opinion dans DRACH, Harmonie
de VÈglise et de la Synagogue, t. I, p. 941, 377; — et dans
VIGOUROUX, Manuel biblique; t. II, p. 56-6o.
- Juges, xi, 4°*
3
DRACH, T. IF, 24', 1*77.
AO.