La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

MARIE SOUMISE a PIERRE 4g
tradition rapporte que Pierre, à force de pleurer sa
faute,en avait gardé une vénérable empreinte, et que
les larmes avaient fini par creuser deux sillons sur
son visage. Lorsque, à l'anniversaire du Vendredi-
Saint, elles coulaient plus brûlantes, et que, agenouillé
devant la Mère de son bon Maître, il lui
demandait de lui laisser accuser et raconter sa faute
et sollicitait son pardon au milieu des sanglots,
Marie, mêlant les larmes de l'innocence à celles du
repentir, ne répondait-elle point par les termes que
le Saint-Esprit dicta plus tard au Concile : 0 Pierre,
le premier siège ri est jugé par personne?
En plus de ses hommages de soumission et de
déférence, Marie contribuait excellemment, d'une
autre manière, a faire révérer le premier Siège :
c'était par la majesté de son silence en face du
ministère de la parole confié à Pierre.
Elle s'enferme et disparaît en quelque sorte dans
le silence. Ce rôle n'avait cessé d'être le sien, dès
le jour où Jésus était devenu la Parole publique.
On l'avait vue intervenir avec un doux reproche
auprès de son Fils assis au milieu des docteurs du
Temple : mais Jésus n'avait alors que douze ans.
Les noces de Cana avaient enregistré sa parole
secourable : mais elle avait été son dernier mot
public. Depuis lors, Marie n'était point sortie de la
réserve et de la discrétion. Elle n'en sort pas au
Cénacle, nonobstant sa place d'honneur. Avec la
docilité de son jeune âge quand elle habitait les dé-