La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

DES DIVINES ÉCRITURES Oôf
plication' des peaux de chevreaux. En outre, Jacob
a revêtu les habits précieux de son frère, desquels
se dégageait une très bonne odeur d'herbes de
la campagne. Il est expressément marqué dans
TÉcriture que Rébecca avait les habits d'Ésaiï en
sa garde, et c'est ce qui en explique le parfum.
Inquiet de sa transformation, Jacob avait fait
observer à son ingénieuse mère qu'il pourrait bien
être reconnu et qu'alors son père, au lieu de le bénir,
le maudirait. A quoi Rébecca avait vivement
répondu : Mon fils je prends sur moi cette malédiction.
Tout se passa comme l'avait prévu le génie
de l'amour maternel. Isaac aveugle, en défiance
quelques instants, dès qu'il eut senti la bonne odeur
de son fils qui s'était approché pour le baiser, s'écria :
Uodeur qui sort de mon fils est semblabe à celle
d'un champ fertile que le Seigneur a comblé de
ses bénédictions; et il le bénit à son tour.
Quiconque a lu pour la première fois ce célèbre
épisode patriarcal, a certainement plaint le pauvre
aveugle et, presque blâmé Rébecca. Mais le blâme
se change en admiration lorsqu'à une deuxième
lecture éclairée par la lumière catholique, on en
fait l'application à la très sainte Vierge Marie :
Comme Rébecca a substitué, devant Isaac, Jacob
à Esaû, Marie substitue, devant le Père céleste,
chacun de nous à Jésus si aimé de ce Père. La substitution
lui a été inspirée sur le Golgotha : « Femme,
voici votre fils » ; et depuis lors, avec quelle tendresse
pour le genre humain ne s'y est-elle pas prêtée?