La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

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MARIE DANS LA DEMEURE DE JEAN 1^5
languis d'amour i
. Fleurs, ne les sentiez-vous pas,
pauvre Mère, dans les soins des anges qui vous
entouraient; fruits, ne les goûtiez-vous pas dans
les mérites de la Passion de votre fils absent?
C'est encore dans ces visites aux stations de la
douleur et du souvenir que, le cœur débordant
d'amour, Marie pouvait adresser aux compagnes de
son intimité cette autre parole du mystérieux Cantique
: Je vous en conjure, ô filles de Jérusalem, si
vous rencontrez mon Bien-aimé, apprenez-lui que
je languis d'amour 2
. Quand elle donnait un tel
message, quelle supplication se lisait dans son
Tegard, et quel sourire de remerciement et de
tristesse animait ses lèvres !
Ces souvenirs désolés, bien loin d'accabler son
espérance, ne faisaient que la fortifier et lagrandir.
Jamais ne fut. plus vraie la correspondance des
deux abîmes: Un abîme appelle un abîme 3
; la
Mère appelait son Fils, dans le vide de son veuvage;
le Fils appelait sa mère, dans la plénitude de sa
félicité.
Jamais le Désiré des collines éternelles ne fut
plus ardemment invoqué que par cette mère demeurée
dans l'attente sur les collines de la terre : Que
soit accompli le désir des collines éternelles*! désir
du Fils, désir de sa mère !
Qanliq.j n, 5.
* ïbid., v, 8.
3
Ps. xu, 8.
4
Genèse, XLIX, a6.
LA MERE DES CHRETIEN, I. 9