La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

4oO SON SCEPTRE VIRGINAL
tous leurs actes s'accomplissent intégralement, avec
souplesse, avec candeur, en un mot avec liberté.
Elle est autour de nos facultés comme l'enveloppe
d'or qui protège le mécanisme ingénieux d'une
montre.
Elle protège d'abord notre faculté de penser. —
C'est un fait de bien douce expérience que lorsque la
conscience est sans remords, la pensée aussi est sans
entraves. On réfléchit mieux. Il y a comme une
parenté entre la pureté et la lumière, et dans un
esprit pur la lumière afflue. Rappelons-nous les
jours où nos conceptions ont été les plus heureuses,
où notre travail nous souriait, où les difficultés nous
paraissaient un jeu : ne sont-ce pas les jours où nos
pensées se déroulaient sous le sceptre de la pureté?
Elle protège notre faculté de vouloir. — Quand
on est pur, on n'a pas de peine à vouloir. La volonté
ne connaît pas toutes ces hésitations, ces fluctuations
habituelles aux tempéraments énervés. L'esprit voit
clair, et la décision suit.
Elle protège notre faculté de sentir. — La sensibilité
morale, cette exquise faculté, se décompose
ainsi : tact, finesse d'esprit, délicatesse.
Le tact est naturellement le don des âmes pures.
Comment en serait-il autrement? Le tact est un
composé de modestie, de réserve, de prudence. Or
nommer la modestie, la prudence, la réserve, n'estce
pas nommer le milieu diaphane dans lequel se
meut la pureté?
La finesse d'esprit, sorte de sensibilité intellec-