La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

REÇOIVENT LE SAINT-ESPRIT 17
Ne faut-il pas en effet que Marie inaugure, pour
elle même, dès cette vie, la qualité et la charge
de nouvelle Mère du genre humain que le Sauveur
lui a conférées du haut de sa croix ? Rien ne resplendira
aux cieux qu'autant qu'il y aura eu début
sur la terre. C'est la loi du germe et de la floraison.
La gloire apparaîtra comme l'épanouissement de
la grâce et de la nature. Les choses y seront
d'autant mieux appréciées et savourées qu'elles
auront été l'objet d'une préparation terrestre, en
exigeant des labeurs et des épreuves, et qu'elles
auront passé par les vicissitudes qui font aboutir
les boutons de roses aux surprises de l'épanouissement.
En un mot, ici-bas c est le commencement,
et là haut, la perfection. Or, pour Marie elle-même,
sa préparation de mère des hommes était nécessaire,
et le ciel n'avait garde de soustraire sa future
Souveraine à cet honneur de l'apprentissage : inaugurée
sur la terre, sa seconde maternité éclatera
mieux dans la gloire. Nonobstant les ardeurs de
son cœur, qui eussent enlevé sa Mère mieux que le
char d'Elie, Jésus la laisse commencer sa seconde
maternité, sachant bien que ses diadèmes en seront
plus beaux; aussi, quoiqu'il en ait coûté à son amour,
l'Ascension est de tous ses mystères, le seul qui
demeure séparé de l'Assomption.
Marie, de son côté, après avoir vécu en mère de
Dieu, accepte de revivre en mère des hommes :
apprentissage fortuné pour nous. Qu'elle ait assisté,
ou non, à la scène de l'Ascension, à la majestueuse