La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

82 MARIE. ET L'EFFLORESCENCE
que les Israélites convertis le désertassent déjà,
afin de ne pas scandaliser les faibles et de ne pas
les éloigner de la doctrine de l'Evangile. Il en sera
autrement lorsque le Judaïsme, consommant sa
réprobation, se sera mis en opposition ouverte avec
le christianisme. Mais jusque-là, respect au lieu où
avait habité la gloire du Seigneur! Aussi, il ne vint
pas même à l'esprit de Marie de priver le Temple
de ses visites. A la désertion des sectes, elle opposait,
avec les disciples, son assiduité. Et puis, un
autre motif y guidait ses pas : le souvenir de ses
jeunes années. C'est là, qu'à l'âge de trois ans elle
s'était offerte à l'autel de la présentation ; là, qu'elle
avait caché son adolescence et goûté mille délices ;
là, qu'elle s'était unie au juste Joseph; là, qu'elle
s'était soumise à la loi de la purification; là enfin,
qu'elle avait retrouvé son Jésus perdu durant trois
jours. Après tant d'années écoulées, le Temple lui
redit toutes ces choses ; elle repasse par les endroits
où elle a passé avec son divin Enfant; oh !
qu'ardente est sa prière, qu'élancés sont les mouvements
de son âme ! Le vieux Temple tressaillait à
sa présence, à ses visites, à ses souvenirs : c'était,
dans la mélancolie de son déclin, comme la teinte
rose d'un coucher de soleil sur ses parvis délaissés.
Autre trait, autre aperçu du tact et de la charité
de Marie dans la décadence de la Loi ancienne
La phase de disparition de la Loi est marquée,
au milieu des fraternités, par des hésitations, des