La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

DES DIVINES ÉCRITURES
cruche sur son bras pour en soutenir le poids, et la
tenir à la hauteur d'Eliézer qui, médiocrement
courbé, y boit avec tranquillité. Rebecca pouvait lui
abandonner sa cruche; mais quand on se trouve
honorée du service qu'on rend, on y mêle toutes
les circonstances qui peuvent le rendre complet; et
ici l'hospitalité est accompagnée d'une grâce, d'une
activité, d'une bonté que la merveilleuse beauté de
Rebecca rehausse encore.
Il y a, dans la vie de l'aimable fille des patriarches,
d'autres épisodes qui complètent son auréole lumineuse,
ainsi son arrivée en Palestine lorsqu'à la
vue d'Isaac elle descend précipitamment de son
chameau et, d'un geste plein de grâce, ramène le
voile sur son visage. « C'est mon maître » a dit
Eliézer, et aussitôt elle se couvre par modestie, par
crainte, par respect. Et quelle conclusion que cette
scène d'amour maternel où, pour obtenir à Jacob
la bénédiction destinée à Esaù, elle s'est écriée: Je
prends tout sur moi! Quel pinceau rendra jamais le
moment où elle a dû se justifier devant Isaac de
l'avoir trompé, ou ses adieux au fils préféré, qui part
au loin pour fuir la haine de son frère et qu'elle n'a,
probablement, plus revu!...
A son tour s'avance Rachel :
Quel instructif et charmant parallèle pourrait
s'établir entre Rebecca et Rachel ! un docte rabbin
l'a essayé :
Rebecca est plus simple, plus calme et aussi plus