La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

234 REINE DES CŒURS
de sa beauté, de sa bonté et de sa puissance. C'est
là un fait indéniable, indiscutable; on peut être
assez malheureux pour discuter sur d'autres points
concernant la bienheureuse Vierge Marie, mais le
fait des hommages de l'univers, des foules qui
entourent ses autels, des consolations attachées à
son sceptre de douceur et d'amour, ce fait-là ne se
discute pas : il remplit le monde, il fait partie de la
révolution des siècles.
Cela posé, nous demandons la permission aux
protestants et aux israélites de faire naître quelques
scrupules dans leurs âmes, au sujet de leur
absence qui attriste la cour de cette aimable Souveraine.
Vous vous tenez très éloignés, chers protestants,
parce qu'il vous paraît que la souveraineté de Marie
dans l'Eglise ressemble à une usurpation. Mais
est-il possible que le fait de cette souveraineté qui
remplit le monde et se déroule avec les siècles, dont
il est le charme et l'ornement, constitue une erreur,
une injure à la Divinité, et soit une méprise regrettable
d'une si grande portion du genre humain, la
plus fidèle cependant à tous ses devoirs, et la plus
charitable? Eh quoi! la bonne Providence permettrait
une telle méprise, et de si longue durée! Et
d'autre part, ne serait-ce pas un très grand malheur,
un malheur public 1
, universel, qu'elle cessât,
puisqu'elle priverait le genre humain de la source
la plus précieuse, la plus accréditée, de pureté, de
beauté morale et de courage dans la vie? Jésus