La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

DU TRONE DE DAVID
Sion. Sous le souffle de l'Esprit de Dieu, elle rend
des gémissements infinis, qui roulant d'écho en
écho, d'âme en âme, réveillant dans chacune d'elle
un son qui s'unit au chant sacré, se répandent,
se prolongent et s'élèvent comme l'universelle
voix de l'adoration, du repentir et de la reconnaissance
1
. »
Que c'est beau ! que c'est grand ! Cette voix de
David, que l'Église succédant à la Synagogue a faite
sienne, porte depuis trois mille ans aux anges les
soupirs et la joie des saints de la terre. On adore
avec les psaumes de David, on remercie avec eux;
on demande pardon avec son miserere; on pénètre
au purgatoire avec son de profundis, pour y soulager
les âmes aux accents de sa lyre. O vraiment,
il n'y a qu'une sagesse éternelle qui ait pu préparer
une telle ordonnance et une telle unité, et envelopper
ainsi l'œuvre entière de Dieu d'une teinte
davidique si bien amenée et si discrètement distribuée.
David y est présent, mais dans ce demi-jour
qui convient à la figure. Il a été le chantre royal;
l'Eglise se sert, en reine, de ses psaumes, et c'est
le Christ, Seigneur et dominateur, qui est couvert
de gloire par les chants de sa royale Maison.
0 Sagesse ordonnatrice, qu'ils sont à plaindre
les aveugles qui ne reconnaissent pas vos merveilleux
arrangements !
1
Mgr GERBET, Vues sur le dogme de la pénitence, iv.