La Mère des chrétiens et la Reine de l'Église - Livres mystiques

PRÈS DU CÉNACLE \j3
sainte mère sa bénédiction. Mais le Christ avait
conféré au sacerdoce chrétien cette faculté suave,
qui s'était unie, comme d'elle même, au signe de la
croix. L'humble Marie le savait bien, et la tradition
rapporte qu'avant de bénir, elle-même voulut être
fortifiée par la bénédiction des prêtres de la nouvelle
alliance. Pierre, chef de l'Eglise, et ses frères, formèrent
au-dessus d'elle, avec une émotion profonde,
le signe sacré de la rédemption. Bénie par
le sacerdoce, à son tour elle bénit sa famille. Elle
étendit les mains sur la tête de chacun des Apôtres,
reconnaissant en chacun d eux le fils que Jésus lui
avait donné du haut de la Croix. Quel enchaînement
radieux se produisit alors avec la bénédiction
de Jacob étendant les mains sur ses douze fils: la bénédiction
du patriarche avait ouvert l'avenir du
côté de la Terre promise ; celle de Marie l'ouvrit
du côté de la patrie des cieux. Jésus ayant prédit
à ses Apôtres la couronne du martyre, la bénédiction
de Marie prépara leurs fronts à l'éclat de cette
couronne.
Elle bénit aussi les saintes femmes, fidèles compagnes
de son veuvage. Les adieux qu'elle leur
adressa furent touchants, mêlés d'ivresse et de
reconnaissance. Elle leur dit : « O filles de Jérusalem,
merci! O mes douces compagnes, c'est Lui
mon Bien-Aimé qui vient!.. Adieu, vous n'entendrez
plus le récit de mes plaintes. » Le Cantique
sacré s'était fait, par avance, l'écho de ses plaintes
attendrissantes : O filles de Jérusalem, je vous en
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